Marché au long de la greenwalk de la petite rivière Dollis, après avoir suivi un moment la Brent: de ces supposées « lost rivers of London » qui dés lors que l’on ne se trouve pas en centre-ville ne sont pas tant perdues que cachées, au bord d’une abominable autoroute ou serpentant dans des quartiers tranquilles, entre des parcs et quelques lots de jardins ouvriers. Leurs alentours sont préservés afin de permettre qu’elles débordent sans tout dévaster. J’ai vu plein de hérons et plein d’écureuils.
Curieusement, hier j’ai eu l’impression que Londres s’était encore transformée, cette fois en ville d’Europe de l’Est, les rues emplies de messieurs en costume noir et chapeau bizarre. Et d’ailleurs de façon plus générale une fois sur deux que je croise des passants, ils s’expriment dans quelque langue slave, c’est assez surprenant, comme si les anglais avaient subrepticement été remplacés par des polonais. Une interruption de liaison ferroviaire m’a aussi permis de bénéficier d’un petit trajet perché en haut d’un bus, ce fut fort agréable, j’adore voyager ainsi, l’impression de voler au-dessus du paysage.
Soir, la gâterie hors du commun du nouvel épisode de Doctor Who sur grand écran, au Phœnix, le cinéma de l’autre côté de la rue, établissement fondé en 1910. Scénario furieusement excentrique, générique steampunk, plein de réparties ravissantes et drôles, un nouveau Docteur qui ne rentre dans son rôle que progressivement (et quel acteur), encore une très belle surprise de Moffatt aux fans, des allusions au mystère des visages du Docteur, un tendre clin d’œil à Elizabeth Sladen en la personne de son mari jouant le mendiant, une défense appuyée du mariage homo et interraciale, un baiser lesbien en gros plan… Enfin bref, tout cela débute plutôt bien.