Choc et tristesse. Dans une existence antérieure, celle où j’étais vendeur en librairie, j’avais un client de 2 mètres de haut absolument adorable, un grand monsieur dans tous les sens du terme. Je suis devenu ami avec son fils Jérôme, qui demeure l’un de mes proches, sans perdre le père de vue — quand j’habitais Lyon j’avais pour coutume de me rendre chez lui une fois par été, à la campagne du côté de Bourgoin-Jallieu, pour aller me baigner dans sa piscine et pour fouiner dans son extraordinaire collection. Car c’était un collectionneur de presse ancienne, il avait empli son garage et son bureau de tonnes de vieux journaux, ça me fascinait, et j’ai « pillé » plus d’une fois cette prodigieuse manne culturelle pour des volumes de la Bibliothèque rouge. Mine de rien, il avait plus de 80 ans la dernière fois que je l’ai vu, et je savais en quittant Lyon que je ne le verrais plus. N’empêche, aujourd’hui son fils m’annonce qu’il est mort samedi et j’ai beaucoup de peine, je l’aimais vraiment bien, monsieur Gilbert Maurice.