#6123

Le matin appartient aux merles, qui jasent et babillent ; le soir aux martinets, qui sifflent. Quelques autres oiseaux y ajoutent de légers friselis, les pigeons quelques roucoulements. Suis triste de la mauvaise nouvelle reçue ce midi, un vieil et admirable écrivain qui commence à avoir des troubles cognitifs. Vague à l’âme.

#6101

Hier soir, ce fut un grand bruit mou : la chute d’un gouvernement néfaste et illégitime. Ce soir, je n’ai pas écouté notre président du désordre, lui préférant le son rond et frétillant de la pluie sur le vasistas, toujours moins dérisoire.

#6093

Je le redoutais depuis longtemps. Je l’apprends au détour de la presse. Voilà, mon auteur favori, et de loin, vient de mourir. Jacques Réda (24 janvier 1929 – 30 septembre 2024). 95 ans est certes un bel âge mais cela ne me console guère. Bouleversé comme je le suis déjà en ce moment je retiens mes larmes, peut-être ne devrais-je pas.

#6091

Un message singulièrement maussade, pardonnez-moi. La vie d’éditeur indépendant est rude : depuis 20 ans de Moutons électriques, les crises ont été régulières, depuis une dizaine d’années c’est angoisse sur angoisse, et ces derniers 5 ans sont devenus une descente aux Enfers, j’exagère à peine. Le marché du livre devient peu tenable. Bref, les Moutons électriques sont en difficultés et pour sortir de cette apnée afin de rebondir, nous avons besoin d’aide. Dons directement sur notre paypal (https://www.paypal.com/paypalme/sosmoutons) ou la semaine prochaine via une plateforme, nous luttons mais avons vraiment besoin d’aide. C’est dur.

#6021

Insomnie du petit matin, qui permet d’entendre sur le quartier le branle-bas confus et heurté des camions d’éboueurs, tandis que la ville demeure encore « In the expectant greyness which was only just less than the night’s dark » comme écrirait Margery Allingham ; mais c’est du français que je lis, la troisième et dernière arthuriade d’Alex Nikolavitch, beau manuscrit qui ne me demande presque que fluide et captivante lecture.