#5203

Ah, c’est donc cela le régime de Macron : nous faire beaucoup marcher. Ça fait un peu d’exercice, à avancer tranquillement en compagnie d’une consœur éditrice, dans l’air sentant la fumée, non loin des trompettes de la fanfare.

#5186

Une amie me disait à l’instant qu’elle a l’impression de manifester tous les jours ; ce n’est pas qu’une impression. Contre la réforme des retraites hier, pour le Ségur pour tous aujourd’hui (le médico-social est exclu du plan, plongeant les familles dans l’angoisse) ; et qui écoute ? Pendant ce temps, on apprend que des banques se font perquisitionner pour fraude fiscale massive (dont Natixis avec lesquels les Moutons électriques viennent d’avoir maille à partir) ; à côté de la librairie, chaque soir des poubelles flambent devant la fac… Grande lassitude…

#5183

Je pensais avoir bien terminé mon « gros roman », d’ailleurs déjà en lecture chez un éditeur, et puis hier je me suis rendu en ville — et ai rédigé cette nuit un paragraphe à ajouter à la fin du roman, inspiré par les ravages actuels du macronisme.

« Après le passage des pompiers, projetant de la mousse sur les incendies, une étrange odeur de lessive flottait sur les rues, survolées par le vrombissement des véhicules volants. Spectacles de fin du monde : les gravats encore fumants, la suie des incendies qui maculait les façades, les cris de ceux ayant perdu des proches, les hurlements de douleur des blessés, le sang dans les flaques d’eau, les bandelettes souillant les caniveaux, et sur tout cela ce mélange écœurant, indécent, de cramé et de savon. »

#5177

Mon auteur préféré vient de mourir. J’ai appris cela tout à l’heure alors que je me trouvais en bus, et c’est bête, mais j’ai eu envie de chialer. Pourtant on le savait, il était malade depuis très longtemps et avait fermé son blog en janvier. Ça reste un choc et une immense tristesse, j’adorais ce mec, sans jamais l’avoir rencontré — Christopher Fowler. Auteur d’horreur, au départ, puis, étant un fou d’érudition sur Londres, il s’était envolé avec sa série de roman policier étrange, « Bryant & May ». Je n’ai pas encore lu les deux derniers, je me les gardais — pas lu encore le polar qu’il a eu le temps d’écrire grâce à sa longue rémission, ni sa deuxième autobio alors que j’ai déjà lu deux fois la première, si drôle et si touchante. Je m’attendais à la mauvaise nouvelle et elle me frappe quand même de plein fouet.

#5127

C’était une curieuse amitié que la nôtre : on ne se voyait qu’une seule fois par an, un jour d’été. Ayant un cousin à Bordeaux, elle me rejoignait en terrasse d’un café et, toute une journée, nous nous donnions de nos nouvelles respectives, échangions quelques bouquins, et surtout, nous bitchions, nous nous marrions, c’était bien, un chouette rendez-vous annuel. Une tradition de complicité rien qu’à nous. Salut, Anne, tu me manques déjà.