Il y a déjà longtemps, alors que je me trouvais avec lui dans la maison de son grand-père à Nyons — lieu aimé de plusieurs séjours savoureux —, et parce que je venais de lui dire mon goût pour les vieilles couvertures peintes du Livre de Poche, Ugo Bellagamba passa dans la chambre d’en face et en rapporta une édition de Babbitt de Sinclair Lewis, à l’illustration effectivement très belle. Et il me lu le début du roman — un morceau de prose d’une beauté à tomber. Le reste de ces brèves vacances provençales, je lu ce roman, avec un immense plaisir ; entre la beauté du style, parfaitement rendu dans la VF, et l’humour grinçant du texte, cette ambiance urbaine des années 1920, tout cela m’enchanta. Ce matin à la brocante Saint-Michel, j’en ai acquis une jolie édition hardcover (de 1968, mais illustration de jaquette datant de l’édition de 1952), avec grand plaisir.
C’est amusant : depuis des mois, un vendeur rapporte petit à petit toute une collection anglaise, d’une personne qui visiblement était particulièrement friande de biographies de « gens connus ». Des « célébrités » parfaitement inconnues de moi pour la plupart, stand-up comedians, personnalités des médias des années 1960 ou 70, lords et politiciens… Tout un univers bien britannique, dont j’acquière de temps en temps un élément, telles cette bio d’Edith Wharton, cette autobio de la jeunesse d’Ernest Shepard (l’illustrateur de Winnie l’ourson), ce document sur la fin de vie du duc de Windsor (le roi destitué aux louches amitiés nazillonnes)… ou bien encore Cheaper by the Dozen de Frank B. Gilbreth, alias Treize à la douzaine en VF, que je lu étant enfant sur le conseil de ma mère, tout comme L’œuf et moi ou Des chats dans le beffroi, autant de vieilles comédies qui me faisaient hurler de rire étant môme…