Mode « grmbl » on. Mes lectures récentes furent fort insatisfaisantes.
Le roman finlandais traduit en américain, The Rabbit Back Litterature Society de Pasi Ilmari Jääskeläinen, c’est finalement révélé long et filandreux pour pas grand-chose, l’auteur passant selon moi quasiment à coté de son sujet (une belle intrigue de fantasy) pour se perdre dans de oiseuses et idéalistes considérations sur l’écrivain et son inspiration, c’est ridicule et prétentieux, typiquement de la fantasy version « mémés qui ne lisent que de la blanche », quelle misère…
The Eterna Files de Leanna Renee Hieber, steapunk a priori sympa mais le bouquin ne semble pas réellement fini, c’est trop court, tout est précipité/concentré exagérément, les ellipses sont brutales et mal conduites, quelle misère…
A Darker Shade of Magic de VE Schwab, au blurb laudateur de Delia Sherman sur la foi de laquelle je l’ai acheté (et sur la couverture superbe, aussi), est terriblement sans goût ni coisse (expression tourangelle), du sous-Moorcock sans zeste, sans style, aux personnages immatures et dénués d’épaisseur (on voit que l’auteur vient du young adult bien commercial), l’univers présenté pourrait avoir la richesse d’un Zelazny (échos d’Ambre) mais non, c’est plat au possible, quelle misère…
Et puis le pastiche de Holmes et Watson situé en 1420 par Jean d’Aillon, chez 10/18, alors? Lamentable: les personnages ne conservent que le patronyme de leur inspiration, ils ne possèdent absolument rien de la psychologie des originaux donc quel intérêt? Et l’écriture me semble très contestable: de la documentation historique fourrée grossièrement à chaque paragraphe, des notes de bas de page historiques pour en rajouter encore, des descriptions pesantes, des apartés historiques qui soulignent seulement le côté mal fichu de la mise en contexte, une foultitude de salauds sanguinaires qui encombrent les pages sous prétexte qu’ils sont royalement historiques, ah et vous ai-je dit que c’est du polar historique, enfin, moins polar qu’historique? Quelle misère…
Ensuite j’ai mis le nez dans une fantasy française que je ne citerai pas, pleine de fautes de grammaire et de verbes « être » à chaque ligne, quelle misère…
Et pour finir dans les calamités, le Spirou « one shot » nouveau, dessin plat, scénario plat, couleurs moches, persos grossièrement hétéros, une seule planche m’a réellement fait rire, les scénaristes s’imaginent qu’en gavant leur intrigue zigzagante de citations franquinesques ils font une bonne histoire? Ben non, quelle misère…
Bref je suis un tantinet de mauvais poil. Heureusement qu’entre chaque (mauvais) roman je continue à savourer des nouvelles de Sylvia Townsend Warner, si belles, si calmes, cette grâce modeste, cette délicatesse presque intangible, c’est du bonheur.