J’ai très mal dormi, cette nuit. Non, rectification : j’ai très très mal dormi. Comme en témoigne le fait que je me souvienne si bien de plusieurs rêves. L’un était plutôt de l’ordre de l’impression que du contenu, à savoir que ma chambre se trouvait être une cabane dans un arbre. Pourtant, je vous assure que la maison ne bouge pas du tout, pierre de taille oblige. Dans un autre, ce matin, je me préoccupais de la disparition de deux de mes chats et plus particulièrement de ma mémoire qui s’enfuyait, puisque je ne savais même plus le nom des dits chats — imaginaires, alors forcément ça aide pas. Entre les deux, le plus intéressant / angoissant.
Bordeaux était en stase depuis longtemps, très longtemps : une sorte de « pétale géant » était tombé de l’espace, ou avait glissé d’une autre dimension, qui avait couvert une bonne partie de la ville d’un champ rosâtre, figeant tout et tous. Quand nous nous réveillions, Bordeaux se trouvait enclot sous un vaste dôme, apparemment construit un jour afin de contenir le « pétale cosmique », maintenant disparu. Plus d’électricité, de wifi ou d’eau, la ville se trouvait coupée de tout sous sa coupole — en dessous d’un ciel tourmenté, rosâtre, un soleil chaud mais rouge, et on disait qu’il n’y avait plus rien au dehors, des ruines, un désert, avions-nous été projeté à la fin des temps ? Dans ce contexte angoissant, j’allais à la librairie Zone du Dehors pour voir des copains, Léo était bien là, Loïc arrivait, mais nous nous interrogions sur ceux qui travaillaient ou vivaient en dehors du centre, Nicolas, Sébastien, Ludo… Laurent arrivait, son atelier était dans le dôme, mais quid de Patrick ? Travaillait-il à l’aéroport le soir où c’était arrivé ? Devant the famous green door, pas de réponse à notre coup de sonnette.
Ton boulot (ou tes lectures) te monte à la tête !