Lecture toujours : dans le temps, je m’étais entiché d’un nouvel auteur britannique de fantasy, Paul Kearney, qui avait aligné trois romans étonnants, où chaque fois l’on passait de ce monde à un autre, c’était original, inventif… Et puis l’auteur commença une série de fantasy avec de la guerre et des royaumes, et j’ai laissé tomber : franchement, je n’ai plus du tout envie de lire de la fantasy classique étrangère, car à quoi bon ? Les auteurs francophones sont devenus largement aussi bons que les anglo-saxons — et sans doute meilleurs, au moins stylistiquement —, ma dose de fantasy classique je la trouve chez Platteau, Jaworski, Dau etc. Ma fantasy en anglais, je veux qu’elle soit différente de ce que je lis et publie déjà en français, tant qu’à prendre d’autres plaisirs de lecture. Bon, comme de bien entendu les trois beaux romans de Paul Kearney ne furent jamais traduits, tandis que ses séries paraissaient chez nous, chez des « publieurs » (les éditeurs qui ne créent rien). Et puis petit miracle, Kearney l’an passé est revenu brièvement, le temps d’un roman, à ses anciennes amours : The Wolf in the Attic se passe à la fin des années 1920 à Oxford, on croise Lewis et Tolkien mais surtout, une petite fille grecque et des gitans étranges, un jeune loup-garou, plein de mystères, et c’est superbement écrit ; j’ai pensé un peu à du Graham Joyce. Gageons que les « publieurs » ne le traduiront pas.