Le premier mois, tout ce calme m’avait surpris, au point qu’il me semblait que des réserves de silence se massaient quelque part, peut-être dans l’un des angles blancs du plafond du salon, et j’accueillais la pluie de ce mois de février comme une présence bienvenue, son tambourin à l’étage rompait ma solitude. Depuis je me suis fait au calme mais en une fin de journée estivale comme celle-ci, je me surprends à goûter avec un rien de surprise la respiration de la maison : le tic-tac de l’horloge Spirou dans la cuisine, les battements intermittents de la porte des toilettes dont la fenêtre demeure entrebâillée, le souffle d’une chatte endormie quelque part, à peine la rumeur d’un train au bout de la rue, presque rien.