Un dragon se contorsionne dans le ciel enflammé et je rentre d’une de ces promenades solitaires où je me fais toujours vaguement l’effet d’être le personnage d’un roman calme et froid à la Modiano, le vieux type qui pratique la marche parce que c’est ne rien faire, mais en mouvement, qui rumine souvenirs et bouts de textes, part cueillir des bouquets urbains – hautes graminées qui sèmeront leur son sur les livres, branches fleuries de budleia qui embaumeront longtemps le salon – et au passage s’arrête à toutes les boîtes à lire : ce soir tiens donc, j’en ai rapporté un roman de Modiano.