Trolls et brolls /6
Je songeais à aller au musée de la bédé, mais finalement, ce fut la maman de Sara qui décida de notre emploi du temps du lendemain: elle proposa que nous allions voir… une forêt! Mais pas n’importe laquelle: une forêt touristiquement célèbre pour sa floraison de jacinthes. Un lieu un peu magique…
Pour nous y rendre, nous passâmes par les « communes à facilité » (les villages proches de Bruxelles, sur le territoire de la Flandres mais à majorité francophone), pour nous rendre chez la tante de Sara, Sophie, qui vit dans une longue maison fifties oeuvre de son défunt mari architecte, au sein d’un vaste et très beau jardin. J’apprends que Sophie était autrefois la céramiste favorite de Paul Delvaux. Plusieurs de ses sculptures ornent les abords de la grande pelouse très verte, sous les pins: en particulier, de mystérieuses fleurs roses, géantes corolles de plastique datant de la fin des années 50. Elles donnent une touche de Barbarella à cette nature gorgée d’humidité.
Direction la forêt, et là, que dire? Comme le déclara Sara, on croirait un tableau de Klimt. Sous le poudroiement pointilliste des jeunes feuillages et les longs troncs rectilignes des bouleaux, le tapis d’un bleu profond des jacinthes, vallonnant à perte de vue. Qui l’eut cru? Voilà Ayerdhal qui se révèle… fleur bleue. Après les déguisement de fées du week-end, la véritable féerie.