#2267

Mon gentil webmaistre à moi que j’ai a trouvé le moyen de réparer les commentaires (merci m’sieur). Et du coup on numérote les billets de ce blog. Si, si : j’en suis bel et bien à 2270 billets. Moi-même ça me donne un peu le vertige.

À part ça, j’ai mis en pages ce qui est déjà prêt comme matos pour Londres, une physionomie, histoire de voir comment tout cela s’organise et de rédiger les petites introductions ; et vais me remettre au papier sur le Londres de Sherlock Holmes, tout en continuant à lire et cogiter pour les papiers à venir sur le swinging London et sur le Blitz (sur ce dernier, trouvé un documentaire datant de 1968, c’est saisissant). Vague idée aussi pour un bref papier sur le canal du Régent.

#2266

Je soupçonne ma nouvelle chatte, Mandou, d’avoir dans une vie antérieure été perroquet de pirate… (ici sur les épaules d’Axel, Mérédith et Jean-Jacques)

#2265

[…] Elle avait toujours aimé les nuées fuligineuses, les cercles de pluie sur les flaques ondoyantes, les feuilles bourgeonnantes relâchant des gouttelettes, les racines tirant leur subsistance de la densité des mauvaises herbes. À Londres, l’eau omniprésente apportait la survie et les nouvelles pousses. Le soleil ne donnait que sécheresse et dessiccation, faisant suer le pavé et gêner les gens. Il lui semblait que toutes ses traces de souvenirs s’emplissaient entièrement d’eau : les boutiques aux baldaquins ruisselant, les passants avec un imperméable en plastique ou aux épaules trempées, les adolescents blottis sous l’arrêt du bus jetant un œil à l’averse, les parapluies d’un noir luisant, les enfants pataugeant dans les flaques, les autobus vous dépassant dans une éclaboussure, les poissonniers sortant leur étalage de plie et de maquereau dans leurs plateaux plein de saumure, l’eau de pluie coulant à gros bouillon dans la fourche d’un écoulement, les gouttières fendues dont la mousse pend comme des algues, les reflets huileux sur les canaux,  les arches de chemin de fer dégouttelantes, le tonnerre sous haute pression de l’eau s’échappant des portes d’écluses de Camden, les lourdes gouttes tombant sous l’abri des chênes du parc de Greenwich, la pluie rouant de coups la surface opalescente des piscines désertes de Brockwell et de Parliament Hill, les cygnes trouvant refuge à Clissold Park ; et à l’intérieur, les taches gris-vertes de l’humidité qui monte, s’étalant à travers le papier peint comme des cancers, les survêtements humides séchant sur le radiateur, les vitres embuées, l’eau suintant sous la porte de derrière, les traces orangées au plafond détonnant un tuyaux qui fuit, un distant goutte à goutte dans le grenier tel le tic-tac d’une horloge. […]

(Christopher Fowler, The Water Room, 2004)

#2264

Quatre jours de congés. Fraîcheur, verdure, quel soulagement. C’est bien une idée de citadin que de croire que les nuits à la campagne sont paisibles — aboiements incessants, hululements, pépiements, craquement végétaux divers… De retour, me restent en tête l’attendrissante beauté des enfants mâles de la lignée (réunion de famille annuelle) ; une conversation avec la célébrité de la parentelle, le réalisateur Jacques Richard ; le traditionnel tour en forêt, en passant devant la maison de Blanche-Neige (et la mine des sept nains) ; la mer de fougères sous les grands pins qui murmurent ; les rails luisants sur les cailloux rouges ; la perspective soyeuse d’une pelouse en pente douce ; l’oie qui se trémousse comme si elle portait une crinoline ; les rues médiévales du Mans, comme un décor de musée ; une venelle oubliée de Chinon, grimpant sur le coteau entre caves demeurantes à l’abandon et jardin en friche, où un chat orange se prélasse sous les abricots ; puis une autre montée, comme quoi l’on peut fort bien faire de l’exploration urbaine même dans une si petite ville ; les vieilles photos de famille, avec le mystère du gros monsieur et de son frère prêtre, inconnus au bataillon, et de ce portrait de mariage Belle Époque aux protagonistes tout aussi inindentifiés ; relire du Christopher Fowler en se calant le dos pour échapper aux douleurs du lumbago ; l’odeur d’herbe après la pluie dans le jardin, sous la tonnelle de roses et sous le prunier ; la brulure piquante de la poussière dans le grenier, à la recherche de vieux numéros de Spirou.

#2263

J’entretiens sévèrement mon obsession, ces semaines-ci, en travaillant sur des articles sur Londres. Et voici que le blog de Christopher Fowler me fait découvrir que la télévision anglaise diffuse en ce moment une série de documentaires sur des rues de Londres et leur histoire — c’est fait pour moi ! J’en ai déjà vu deux hier soir, c’est très bien fichu. Et ils finiront la série par un 6e épisode sur Arnold Circus, un de mes lieux fétiches. Si je n’avais pas chopé un fichu lumbago, je dirai presque que la vie est bien faite. Et demain je m’absente pour 4 jours de vacances dans la campagne tourangelle.