#2223

« For me, as for many others, the reading of detective stories is an addiction like tobacco or alcohol. The symptoms of this are: Firstly, the intensity of the craving–if I have any work to do, I must be careful not to get hold of a detective story for, once I begin one, I cannot work or sleep till I have finished it. Secondly, its specificity–the story must conform to certain formulas (I find it very difficult, for example, to read one that is not set in rural England). And, thirdly, its immediacy. I forget the story as soon as I have finished it, and have no wish to read it again. If, as sometimes happens, I start reading one and find after a few pages that I have read it before, I cannot go on. » W. H. Auden, The Guilty Vicarage.

#2220

Londres encore et toujours (7)

Pendant que nos journalistes se passionnent pour la mort mystérieuse d’un ponte du libéralisme qui a été leur prof, que raconte donc la presse britannique? J’ai été amusé par le qualificatif de « fiery leftist » pour Mélenchon, dans le Guardian, et feuilleté le London Evening Standard du 29 mars… Quelques papiers qui m’ont intéressés…

Un troisième chef de la police démissionne suite aux révélations de corruption liées à Murdoch ; le Royaume Uni serait en récession une deuxième fois en peu de temps, ça sent le sapin (Sarko nous donnait l’économie anglaise en exemple, vous vous souvenez?) ; la reine continue sa tournée dans le cadre des festivités du Diamond Jubilee ; Ken Livingstone aimerait regagner la mairie de Londres et fait plein de promesses, mais a encore dérapé dans l’anti-sémitisme (Kenny le rouge est devenu avec l’âge tout aussi peu rouge que notre propre Danny le rouge) ; un millionnaire de la City obtient son divorce gay contre un acteur du West End mais doit quand même payer 1,4 million de livres, parce qu’il est bien plus riche que son ancien compagnon ; la mairie de Londres n’a pas du tout envie de laisser revenir les artistes de rue sur le nouveau Leicester Square relooké…

#2219

Londres encore et toujours (6)

Je crois beaucoup en la persévérance. Et celle-ci paya une fois de plus, lorsqu’au dernier matin de mon séjour je décidai de remonter tout Gray’s Inn Road à la recherche de la porte de l’immeuble où logeait autrefois Arthur Machen. Cette question, aussi futile soit-elle, me turlupinait depuis déjà un moment: il y a une dizaine d’années, quand j’avais pour la première fois envisagé de mettre au point une promenade autour de Gray’s Inn Road (promenade qui sera la première des trois à paraître dans le Bibliothèque rouge sur Londres), je me souvenais vaguement que j’avais un ouvrage qui m’indiquait l’adresse exacte de Machen, avec sa porte dont les sculptures avaient influencées l’auteur dans sa veine fantastico-onirique. Je m’étais rendu sur place, et conservais en mémoire une bonne image de ses sculptures. Problème: je ne sais absolument plus de quel ouvrage il s’agissait. Et j’ai eu beau chercher, je ne vois pas du tout dans lequel des rares livres sur Londres que je possédais déjà à l’époque j’avais bien pu dénicher une telle info, que je ne trouve nulle part ailleurs… Frustant!

Je remontai donc tout le boulevard, avec pour seul indice mon ténu souvenir. And lo and behold! Vers le haut de Gray’s Inn Road, je trouvai enfin: Churston Mansions, une porte au n°12A to 27, une autre porte au n°1 to 12 d’un bel immeuble de brique claire. Aucun risque d’erreur: les grimaces sataniques des sculptures dans le bois des portes, quatre visage en tout, sont assez uniques. C’est bien là qu’habitait Arthur Machen aucun doute. Boucle bouclée, le dernier détail trouvait sa place.

Ce mystère résolu, je reparti le coeur léger (et la tête plus légère encore, que la fatigue faisait un peu tourner), direction le Museum of London pour une ultime visite. Il faisait idéalement beau, le fond de l’air était frais, et Machen retrouvé.