#1613

Trolls et brolls /5

Plus globalement, cette nouvelle visite du musée d’art moderne de Bruxelles était le but principal de mon passage en cette ville, sa motivation numéro uno — ou en tout cas, l’excuse de quelques jours de vacances.

Je renoue par conséquent avec la fascination de tous ces artistes belges, absents notamment d’Orsay: Paul Delvaux, James Ensor, Rick Wourt, Fernand Knopf, Léon Spielaert, William Degouve De Nuncque… Et, tiens, un « round robin » pictural, je n’avais jamais vu cela! (« Jeune peinture belge », 1947). Ah ah, et cette quintescence ironique de belgitude: le « panneau de moules » de Marcel Broodthaers (1965) — comme son titre l’indique: des coquilles de moules, en un grand collage sombre et nacré.

#1612

Trolls et brolls /4

Ce matin, le démarrage me fut rendu particulièrement plaisant par une musique que je ne pensais pas entendre en dehors de chez moi (« L’Heptade » d’Harmonium). Mais Yal est lui aussi un pervers seventies hardcore, bien sûr.

Je suis donc sortit, arpent solo les rues des Marolles, direction le mont des arts. Et il est temps que je me relève et continue la balade. [notes prises dans la cathédrale]

Deuxième halte, dans une salle de la partie XXe du musée d’art moderne. Face à la « Tamise à Londres – novembre à midi 1916 » d’Émile Claus. Je viens de sortir de l’expo sur la BD belge, très riche, une belle occasion de voir de près et en un seul lieu des planches originales de Franquin, Peyo, Tillieux, Macherot… (pour mes favoris dans les « vieux ») ou encore Andreas, Frank, Alex Ramond, George Herriman… Le tout sous des fresques de Meulen, Swarte et (yeah!) Avril. Il me semble cependant que le neuvième art n’est pas encore franchement reconnu comme discipline « valable », comprise: l’exposition débute par des planches de l’atroce bédé « Largo Winch », vides et bancales à souhait, et tout s’y trouve placé au même niveau, sans discernement, comme si tout se valait du moment que c’est de la bédé: les incroyables et immenses tableaux au stylo bille de Dominique Goblet voisinent avec des pages de « Ric Hochet » ou de « L’agent 212″…

#1610

Trolls et brolls /3

Après un lundi pascal de complet repos, où nous sortîmes à peine pour aller au marché, sous l’hôtel de ville choucroutesque de St Gilles, puis allâmes contempler la façade disneyienne de la prison (?!), la soirée s’acheva sous le grand vasistas du salon, en compagnie de Nathalie Legendre et de son David, comme moi de passage en ce logis, et de deux invités — dont l’autrice italienne Adriana Lorusso.



#1609


Trolls et brolls /2

Passent de sévères elfSS en tunique noire, mais aussi et surtout, des tas de jeunes gens aux oreilles pointues et aux vêtures élégantes, la mine tendre et l’air de bien s’amuser. Plus cynique que moi verrait dans cette foule d’elfes et fées matière à ricanements, j’ai trouvé ça plutôt attendrissant dans l’ensemble… et terriblement exotique! Que d’oreilles en pointe! Et puis, ça change agréablement des cheveux gris du roman noir.

Revu un copain que j’avais presque oublié, Milan (fichue mémoire) ; papoté et rit avec des amis zet relations auteurs. Un seul faisait grise mine, qui à force de cracher dans la soupe en a peut-être attrapé des aigreurs. Le tout sinon fut bon enfant, la nourriture médiocre mais l’ambiance enthousiasmante. Tout juste puis-je m’étonner de l’aspect purement mercantile d’un tel événement — des stands et des stands d’objets en cuir, de tentures criardes, d’hydromel aux spéculoos, de baguouses en forme de dragon, de fées en toutes matières et de trolls de toutes formes, le bon goût n’est guère au rendez-vous ; ajouter une ou deux conférences ne ferait tout de même pas de mal. Quand à Brian Froud, l’invité d’honneur, impossible de même le voir, c’est pour le moins regrettable… Ses originaux étaient somptueux, bien sûr, de même que les quelques sculptures de son épouse Wendy.

Mon retour fut vers Bruxelles, embarqué par Sara et Yal à bord de l’Ayerdhamobile. Même pas peur.