Travaux en cours...
Archives de l’auteur : A.-F. Ruaud
#1432
Firenze / 1 (où le capitaine commence par râler un peu)
Somme toute, il est rassurant de constater combien il y a certaines constantes dans nos civilisations occidentales: à Florence comme partout ailleurs, les bibliothécaires sont revêches et l’administration postale barbare.
La Bibliothèque nationale est un très beau et grand bâtiment qui, ouvrant sur un petit square qui donne sur le quai de l’Arno, présente un sévère portique de colonnes sombres, tandis que sur le côté, l’édifice acquiert un charme à la Radcliffe Camera. Mais à l’intérieur… Eh bien: « Visita? No! » fait une cerbère froncée au chignon serré. Cette bibliothèque est plus sévèrement gardée qu’une banque: portillon anti-terrorisme et interdiction de pénétrer. Je n’avais jamais vu ça. On prend la littérature vraiment au sérieux, en Toscane.
Bref: un peu plus profond dans le quartier de Santa Croce, un unique bâtiment moderne exhibe sa vilaine face anguleuse seventies, aux délicates teintes de béton pisseux et de crasse grisâtre. Il s’agit de la Nueva Poste. En face de cette pustule postale, seule à dépareillé le centre historique, un café propose parmi ses glace une « soupe anglaise » (zuppa inglese) dont je n’identifie pas la composition, mais dont la couleur jaune marbrée de brun accompagne un goût fortement caramélisé assez agréable (nous découvrirons plus tard qu’il s’agit de crème anglaise).
(à suivre)
#1431
#1430
Bonheur et soulagement: j’ai bouclé tout ce qui devait l’être avant mon escapade florentine.
Le Frankenstein et le Dracula sont chez l’imprimeur, les dernières pages du deuxième gros livre illustré avec Fabrice Colin sont rendues, la postface pour le Michael Coney chez Bragelonne itou. Bon, en rentrant il y aura à nouveau des tonnes de choses à faire et à écrire, mais pour l’heure: c’est fait. La fin de presque deux mois de marathon — je n’avais jamais autant écrit de ma vie, et ma foi c’est fort agréable.
#1429
Avant re-départ, cette fois pour une semaine de « vraies » vacances, à Florence, petit tour d’horizon de mes lectures récentes (mars/avril)…
– Fenêtres de Manhattan d’Antonio Munoz Molina (contemporain, juste rééd chez Points, une jolie déambulation dans New York)
– The Privilege of the Sword d’Ellen Kushner (de la fantasy de cape et d’épée, un cycle très attachant)
– The Mislaid Magician de Wrede & Stevermer (de la fantasy pseudo-Austen, épistolaire ; un autre cycle que j’adore suivre)
– The Kingdom of Bones de Stephen Gallagher (un petit polar très prenant, sur Bram Stoker)
– A Room with a View d’E. M. Foster (enfin lu le roman, très amusant, après avoir tant de fois vu le film d’Ivory)
– Le Diable amoureux de Jacques Cazotte (classique du fantastique, XVIIIe siècle)
– The Green Carnation de Robert S. Hichens (comédie anglaise se moquant d’Oscar Wilde et lord Alfred Douglas, à leur époque)
– Northanger Abbey de Jane Austen (se moquant gentiment de la vogue du roman gothique)
– Consider the Lilies d’Auberon Waugh (datant de 1968, une comédie anglaise grinçante et délicieusement réac)
– deux pièces et deux nouvelles d’Oscar Wilde (je vais poursuivre)
– Notes From a Small Island de Bill Bryson (tous les humoristes sont aussi des moralistes, et donc souvent un peu réac: celui-ci l’est bien sûr un peu, mais c’est plaisant et fort drôle, une vision très agréable de la Grande-Bretagne ; longtemps que je voulais lire de ses travelogues)
– The Yiddish Policemen’s Union de Michael Chabon (SF très très grinçante, une sorte de polar dystopique dans un cadre délirant de province juive coincée en bordure d’Alaska, à la veille de se faire virer par les Américains ; aussi marrant que superbe)
– et un bout du Tristram Shandy de Laurence Sterne. Et la bio de Shelley par Maurois. Et une bio des Shelley, de Polidori et de Byron. Et une bio d’Oscar Wilde. Et une antho de nouvelles brèves (et humoristiques) tirées de McSweeney’s. Et le Mauméjean en « Club Van Helsing ». Et une monographie d’art sur George Grosz. Et un roman argentin plutôt ridicule sur Polidori. Et un roman porno d’Oscar Wilde. Et quelques bédés. Et des tas de comic-books. Ah, et puis là j’ai commencé une bio de Jane Austen.
Hmpf, pas étonnant qu’il y ait tant de bouquins chez moi…



