Hier soir, j’ai lu Moominvalley in November. C’était le seul roman de Tove Jansson que je n’avais pas encore lu. Il a enfin été réédité et ce huitième et dernier tome de la série des Moumine est, comme d’habitude, superbe et bouleversant. Situé dans le prolongement du précédent, Papa Moumine et la mer, où les personnages principaux partaient s’installer dans un phrare, sur une île, et se trouvaient confrontés à la solitude, ce roman-ci voit un petit groupe de personnages secodnaires avoir envie de retourner dans la vallée des Moumine, où ils ont laissé de beaux souvenirs. Poussés les uns par leur dépression, une autre par sa névrose, une autre encore par sa fantaisie, d’autres par leurs rêves ou leur musique, ces petits personnages découvrent que la maison des Moumine est vide. Ils s’y installent, essayent de constituer une communauté. Puis repartent, réssénérés, tandis qu’au loin sur la mer s’approche le batau des Moumine qui reviennent pour hiberner… Douleur et douceur, un style merveilleusement évocateur, une poésie contemplative (pas étonnant que les Japonais aiment tant Tove Jansson): tout concours à une lecture enchanteuse et touchante.
Archives de l’auteur : A.-F. Ruaud
#1203
Lectures très pulps ces derniers jours: j’ai fait suivre le premier volume de « Zarkon, Lord of the Unknown » (un décalque de Doc Savage par Lin Carter, « The Nemesis of Evil », datant de 1977 — très amusant), d’un drôle de petit livre carré que j’avais acheté je ne sais plus quand. Une adaptation en roman du Green Hornet (le Frelon vert), dans sa version radio des débuts. Etrangement, l’objet propose le texte sur les pages de gauche et un dessin carré sur la belle page, chaque fois. « The Green Hornet Strikes! » par Fran Striker date de 1940. La curiosité est notamment de découvrir que le justicier portait à l’époque non pas un masque mais une sorte de cagoule sur le bas du visage. Et du coup, j’ai également lu « The Case of the Disappearing Doctor », un roman datant de 1966, l’année de la série télé. Là aussi, l’objet est joli, un hardcover avec ses illustrations et culs de lampe imprimés en vert. Me reste encore à lire un dernier roman du Frelon vert, datant également de 1966 mais en poche celui-ci.
#1202
Mon copain Sam est trop fort: grâce à lui, le Fiction virtuel a été lu sur un des tous premiers modèles (japonais) de livre électronique, à savoir sur le PRS 500 de Sony. Gageons que fort peu de productions éditoriales françaises auront déjà été « testées » ainsi sur un tel lecteur — certainement l’un des avenirs du livre.
#1201
J’ai hâte de l’avoir entre les mains: le 5e tome de Fiction arrive en fin de mois de chez l’imprimeur et sera chez les abonnés dans les premiers jours de mars, soit une quinzaine de jours avant la mise en librairies. En voici le sommaire:
Laurent Queyssi, « Fuck City » – James Sallis, « Les démons d’Ansley » – Kate Wilhelm, « Mille noms de fleurs » – Mélanie Delattre, Portfolio – Bruce McAllister, « Guerre froide » – George C. Chesbro, « Poèmes à jouer pour le piccolo » – Jack O’Connell, « Tour de magie » – Jack O’Connell, « Fric-frac chez le toubib » – August Derleth & Mack Reynolds, « L’aventure de la boule de Nostradamus » – Rodolfo Martinez, « Fils de la même nuit » – Julien Bétan & Raphaël Colson, « Zombies » (étude, première partie) – Jeffrey Ford, « Les vacances du batelier » – R. Colson & A.-F. Ruaud, « Pour s’envoyer en l’air le regard / 1 » (nouvelle chronique) – Kelly Link, « Magie pour débutants » (prix Nebula) – Edd Cartier, Portfolio – Fabrice Colin, « Nous étions jeunes dans l’été immobile » – Steven Utley, « Royaumes invisibles » – François Avril, Portfolio – Francis Valéry, « Mes carnets rouges /13 » (chronique) + couverture de Bézian + photos d’Axel O.D., Clémence Gevrey, Vladimir Hermand, Félicité Landrivon + strip de James + 4 pages couleur en ouverture du tome (qui fait 372 pages).
#1200
Suis dans la révision de traduction de Croisière sans escale de Brian Aldiss. Travail intense (peu de délai) mais agréable: c’est un grand roman. Le romancier l’a retravaillé un peu en 2000, et je suis tombé tout à l’heure sur un ajout tout de même un peu « too much »: une métaphore comprenant le mot « proslambanomène ». Ouch!

