#2492

Vers les 5h ce matin je m’éveillai vaguement et, constatant qu’aux tambourins de la pluie avait succédé un grand silence nocturne, je me dis que le tumulte annoncé ne semblait plus d’actualité… innocent que j’étais, justement ce silence figurait le légendaire calme avant la tempête et bientôt souffles et gifles d’emplir l’espace d’un raffut formidable. Dans mon demi sommeil je songeais à un navire dans la tourmente et d’ailleurs, le mat, pardon, la poutre centrale du toit, crissait un peu. Au vrai matin je n’ai constaté aucun dégât au jardin ni dans les alentours, mais tout le jour resta grisâtre, maussade, verni d’humidité, du genre qui ne vous remonte pas le moral. Un samedi morne échoué sur le rivage, mol et mouillé.

#2489

Il faisait beau, il faisait doux, j’ai fait hier une bonne et longue marche dans la lumière rasante de la fin de journée, balade urbaine plaisante et relaxante, dans les rues blondes et sous les pins sombres, je me suis senti fichtrement mieux ensuite. Pas certain que je puisse renouveler l’exercice de si tôt, l’ami téo augurant de la pluie pour jeudi, et pour vendredi, et pour samedi, et pour dimanche… bon, le climat bordelais normal est de retour, quoi. (Not complaining) 🙂

#2478

(Vers 3h et demi du matin)

La maison est-elle endormie ? Il serait abusive de l’affirmer. Carmilla pousse la porte de la chambre pour sortir et l’escalier en bois grince légèrement sous son pas. L’invité ronfle. Jabule aussi, puis elle siffle, se réveille, me léchouille en ronronnant. L’invité grince. Mandou fait sa toilette. Un soupçon de grondement monte, non de l’invité cette fois mais du passage d’un train au dehors. Jabule chute lourdement au sol puis ses griffes cliquettent dans l’escalier. L’invité flbllb. En bas la chaudière murmure.

#2477

Cette année débute dans les brumes et sous des cieux cotonneux, la ville se nappe de gris-blanc et son parfum est de fumée. Le matin, et pourtant je ne me lève jamais tôt, un soleil rougissant peine à s’extraire des tremblements diffus et des nuées basses.