Mais si : documentation. Oh certes j’utilise ce terme en clin d’œil à notre regretté Joseph, mais c’est réel. Il faut vous dire que depuis le début de la pandémie, je lis, en dehors des manuscrits ovins et de mon régime de bédé, je lis essentiellement de mon point de vue d’écrivain. Je veux dire : je suis revenu à une cure de français parce que je faisais des anglicismes, pensais même trop souvent en anglais, il convenait de remédier à cela ; foin donc de mes habituelles lectures en VO, j’ai lu Proust et Loti, Modiano et Le Guillou, Sagan, Ohl, Aymé, Giono, Perret, Samain, Karr, Owen, Carco, Salmon, Jaccottet, Simenon, Maupassant, qui sais-je encore ? Et du polar fifties car il me semble qu’à partir des années soixante la langue a changé, s’éloignant de ce lyrisme classique que je préfère : alors des auteurs oubliés du Masque, du Fleuve ou de Fayard… A la recherche de la musique du français, mais aussi des ambiances, des tournures, quelques détails narratifs, tout pour alimenter la petite machine à imaginer une uchronie. Et en dépit des soucis de santé, s’accrocher, se pousser à écrire, devenir un peu obsessionnel au point que la nuit parfois je profite d’une insomnie pour écrire une scène, ou juste un paragraphe, qui serviront plus tard, portés sur le carnet virtuel du téléphone. Quatre volumes parus, trois autres déjà écrits, et un plus gros roman qui me tourne en tête, se construisant en dépit des doutes.
Archives de catégorie : écriture
#4062
Il y a une quinzaine d’années, j’avais attrapé une bonne grosse grippe. Je brûlais de fièvre à petit feu toute la journée et, lorsque je rentrais chez moi, j’avais le cerveau en ébullition et notais plein de choses dans un carnet destiné à cela, placé bien en vue sur mon canapé : de cette poussée de fièvre date le premier synopsis de ce qui est devenu le roman Menace sur l’Empire, mais aussi les deux amorces de la novella que j’achève, Les Arrière-mondes.
#4060
« Rencogné à une fenêtre, casquette vissée sur le crâne et regard sur le dehors, Bodichiev dévora le spectacle. Rien vers Wembley, rien non plus vers Hayes. Le cheminot avait vu juste : au bord de la voie, comme le train approchait de Slough, se déroula une vision post industrielle. À commencer par l’usine Horlicks, bâtisse de brique austère dont la grande tour crénelée, telle une sentinelle médiévale, voisinait avec une haute cheminée noircie qui semblait figurer sa lance. Après ce compromis entre la masse industrielle et le castel écossais, le talus grimpait. Bodichiev vit passer les immeubles décrits par les deux sœurs. Jusqu’à la petite ville se dessinait un décor d’abandon et de misère. »
Novella (185 000 s.) terminée, du moins pour le premier grand passage. Détails à régler, relecteur sans pitié, éditeur… il reste à faire, bien entendu, mais le principal est là. Et le programme que je m’étais initialement fixé pour cet été est enfin achevé : un recueil et deux courts romans, hop. Petit soupir de satisfaction.
#4059
#4056
Eh oui, pour la fiction je m’amuse à écrire sous pseudonyme : Olav Koulikov. Je l’ai dit depuis un moment déjà. Et j’ai eu le plaisir de voir publié le mois dernier le quatrième volet des enquêtes de Bodichiev, chez le petit éditeur Koikalit (les trois précédents étaient chez les Saisons de l’étrange). Ainsi ai-je donc aligné ces dernières années Mémoires d’un détective à vapeur, Souvenirs d’un détective à vapeur, le court roman Menace sur l’Empire et ce tout nouveau Confidences d’un détective à vapeur.
Dans une uchronie où règne sur une bonne partie du monde l’Empire anglo-russe, monsieur Bodichiev et son fidèle assistant Viat Koulikov mènent depuis la métropole de London des enquêtes plus ou moins « de l’étrange ». Quelque part entre Maigret et Poirot, avec quelques gouttes de SF ou de fantastique. Un univers qui me tient énormément à cœur et auquel je ne cesse de revenir, depuis la première nouvelle qui fut autrefois au sommaire de la fameuse anthologie de Serge Lehman, Escales sur l’horizon. L’on suit au gré des volumes et en filigrane leur carrière ; dans le prochain se trouvera notamment la toute dernière enquête de Bodichiev, en retraite à Biarritz, et le récent propose l’une de ses toutes premières avec le jeune Viat. Confidences réunit cinq nouvelles et six vignettes courtes : « L’affaire des masques », « Les oiseaux du cimetière », « Le tumulte de Noël », « Sous le vent dalmate », « Les fantômes d’Alwych », plus des short shorts sur des perso secondaires, Viat / Beauchamp / Sigerson / Goudounov / Mrs Cherrytail / Boadicée, et une chronologie.
Je viens, hier soir, de boucler le prochain recueil de mon détective privé et l’ai rendu à mon digne éditeur à moi que j’ai. Archives d’un détective à vapeur, cette fois. Six nouvelles et une novella : « La pomme et la paille », « La question de l’alchimiste », « Ministère de l’Intérieur », « Les chats de Battersea », « Péril en l’île », « Les deux morts de mademoiselle Rose » et « Un ptérosaure sur la grève ». Sont en cours de finition une novella, Les Arrière-mondes, un court roman, Les Trois cœurs, et j’ai juste débuté le recueil Voyages d’un détective à vapeur… Une nouvelle inédite sera au sommaire de Fiction l’imaginaire radical n°3, d’ici peu.