Roooh. Je vais être traduit en coréen. Fun ! (un éditeur sud-coréen vient d’acquérir les droits de mon essai Arsène Lupin, une vie).
Archives de catégorie : Non classé
#2532
Tiens, en anglais un « niveau à bulle » ça se dit un « spirit level », ce qui m’a aussitôt évoqué une sorte d’appareil à mesurer les fantômes, peut-être un baromètre à niveau de hantise…
#2516
Eh bien, voilà, c’est en route. Communiqué de Fiction :
Nous vous annoncions il y a quelques semaines la mise en place d’un financement participatif pour le tome 20 de notre revue, Fiction, et c’est aujourd’hui chose faite !
Face à un contexte économique difficile, nous avons en effet décidé de nous adresser directement à ceux qui sont au cœur de la vie de Fiction : ses lecteurs ! Une manière de développer un modèle alternatif, reposant sur un lien plus direct entre les différents acteurs de ce projet, mais aussi plus prosaïquement, de pouvoir vous proposer le numéro dont nous rêvions !
Pour nous soutenir (à partir de 5€) et découvrir le sommaire que nous vous avons concocté avec passion, il suffit de cliquer sur le lien ci-dessous.
#2489
RDV hier soir avec une éditrice américaine – oui faut pas croire, je bosse, aussi, je ne fais pas que me balader. Et autre RDV demain, ce qui est bien satisfaisant. Même si de fait je découvre que les chiffres des petits éditeurs anglais… sont grosso-modo les mêmes, dans la même taille économique, que ceux des français. Et sur Charing Cross j’ai été visiter la nouvelle librairie Foyles, qui a déménagé de quelques mètres. C’est splendide, et comme chaque fois je suis soulevé d’enthousiasme par pas mal de couvertures anglaises, y’a pas, c’est l’esthétique que j’aime. Mais tout de même: il ne reste plus que Foyles, sur cette avenue, et Forbidden Planet pas loin, alors qu’il y a peu d’années il y avait encore Books Etc en face et Blackwell’s un peu plus loin. Sans parler encore un peu avant, d’un Dillons, du Waterstone historique, de Murder One et de tous les bouquinistes… Les livres disparaissent…
J’aime relier les endroits par des pointillés. En clair, savoir où chaque lieu se situe par rapport aux autres. Aujourd’hui par exemple j’ai refait la promenade qui part de Cherrytree Wood près d’chez moi (si j’ose dire), en passant par Highgate Wood, Queen’s Wood et Parkland Walk. Extraordinaire trajet uniquement dans les bois, de parc en parc. La première fois j’avais fait cela en automne, feuilles dorées sur les branches et feuilles rouges au sol. Cette fois, tout est vert, touffu, sombre, c’est encore plus impressionnant. Comme une série de tunnels verts, par endroits. Enfin bref, débouchant sur Finsbury Park, au lieu de poursuivre la randonnée vers les lacs réservoirs et Clissold Park, j’ai eu envie – well, tout d’abord de me reposer, j’ai donc bouquiné un bon moment, le dos contre un bouleau et le fessier dans l’herbe (je suis dans Dream London, intrigante fantasy urbaine de Tony Ballantyne). Et eu envie, disais-je donc, de descendre jusqu’à St. Pancras afin de relier ce lieu-ci au parcours que je faisais d’antan pour aller à la regrettée librairie Fantasy Centre. Et hop.
Dans le roman de Ballantyne, tout change en permanence, Londres grandit et se gauchît, s’étire, se transfigure. Ce qui est assez vrai également de la réalité: arrivé aux abords du bas de Holloway Road, je constate que tout est en train de se bobo-iser, à la place de la librairie est un delicatessen italien, l’épicerie pakistanaise à côté est devenue un beau supermarché haut de gamme très chic, les murs du jardin de St. Mary Magdelen sont tombés, transformant ce parc sombre en un endroit plus ouvert… Vous me direz, tout s’améliore, donc? Yep, mais dans le sens d’une gentrification accélérée, les pauvres repoussés toujours plus loin. Je traverse le quartier ravissant de Barnsbury, autrefois secret bien gardé (un havre bourgeois et vert coincé entre les poches de pauvreté et les cités de King´s Cross, Caledonian Road et Holloway Road, un des plus beaux quartiers que je connaisse). Secret no more, et les dernières petites maisons modestes sont tombées, remplacées par de beaux immeubles ultra modernes le long d’un côté d’Harundel Square. Quand à mon jardin favori du quartier, Barnard Park, il a commencé à se faire grignoter sur les bords par de superbes nouvelles maisons aux façades en allu. Tout change, tout grandit, les riches poussent comme du chiendent.
#2486
JACKALOPE : observé pour la première fois en 1932, dans la région de Douglas, dans le Wyoming, cet animal rare du continent nord-américain prend l’aspect d’un gros LIÈVRE possédant une paire de bois comme ceux d’un renne ou d’une antilope. Très farouche, le jackalope est excessivement difficile à attraper, d’autant qu’il utilise sa capacité d’imiter la voix humaine pour troubler ses chasseurs par des « Il est par ici ! Il est par là ! » qui les égarent. Des témoignages de cowboys existent, qui entendirent dans la nuit un jackalope répéter les paroles de la chanson qu’ils venaient de chanter au coin du feu. Les mêmes cowboys prétendent que le meilleur moyen de capturer le « lapin cornu » est de l’appâter avec un bol de whisky — l’animal une fois soûl se laissera approcher. Il se dit également que la femelle jackalope donne un lait aux multiples propriétés médicinales : il faut la découvrir endormie sur le dos afin de pouvoir la traire.
Dans son roman Medicine Road (2004), Charles de Lint met en scène une jackalope ayant été transformée en humaine : « Sa peau conservait un motif proche de celui de l’écorce du platane, allant de taches d’un brun sombre jusqu’à des traces presque blanches — il s’agissait de la seule chose qui lui restait après le changement, elle portait le motif de sa fourrure sur sa peau quand elle devint femme. »
(extrait du Dico féerique tome 2)