#18

Lors de mon précédent blog, je parlais d’Anthony Hope. Par curiosité, je suis allé sur le site de la BNF voir quelles en sont les éditions françaises.

Résultat des courses: Le prisonnier de Zenda a été notamment publié en France chez Belfond en 1980, et il s’avère qu’il est disponible en ce moment… en Folio Junior! Ah, que n’avais-je songé à consulter leur catalogue: il est d’une richesse absolument étonnante, en particulier lorsqu’il s’agit de bons vieux classiques britanniques. Nonobstant leur trado aux ciseaux des trois premiers JK Rowling (et encore, rien ne prouve qu’il ne s’agissait pas d’une « initiative » isolée d’un traducteur peu courageux, plutôt que d’une directive éditoriale malvenue), je trouve que c’est une collection assez remarquable.

Et pour ce qui est de Rupert of Henzau, la suite du Prisonnier de Zenda, j’ai découvert qu’il fut traduit sous le titre Service de la Reine, au début du siècle — avec comme dernière édition signalée, un « Bibliothèque Verte » de 1953.

Je note que dans les deux cas les romans d’Anthony Hope se trouvent relégués dans la catégorie « littérature pour la jeunesse », ce qui me semble un peu étonnant et plutôt injuste — quelle belle illustration du mépris français pour le roman d’aventure… Non pas que pour ma part je dédaigne la littérature pour la jeunesse, au contraire, mais l’on sait bien que les ouvrages qui « tombent » ainsi sous l’étiquette « pour ados » ne sont plus ensuite considérés comme acceptables pour le lectorat adulte; en quelque sorte mis au ban par la culture officielle…

Pendant que j’y étais, j’ai aussi fait une recherche sur Anthony Trollope. J’adore cet écrivain britannique, un très grand classique (XIXe siècle) pour nos voisins, puisqu’il est même chez eux au premier rang des écrivains étudiés à l’école. Hé bé, de ce côté de la Manche c’est pauvre, très pauvre! Visiblement, les français, forts de leur propre littérature, se sont contrefichus de publier un grand écrivain victorien. Dommage. Quasiment rien de traduit, donc, et surtout à la fin du XIXe siècle — de nos jours juste une minuscule poignée de titres… Le cycle complet de Barchester n’a même jamais été publié par chez nous… J’ai juste trouvé Le directeur (The Warden; Aubier en 92) et Les tours de Barchester (Barchester’s Towers; Fayard, 1991), et tout de même le délicieux Les diamants Eustace (THe Eustace Diamonds; chez Albin-Michel en 92), plus deux autres romans — that’s all.

C’est peu. Mais il est vrai qu’il s’agit de littérature ô combien britannique: pas forcément du goût des français. Tout le monde ne partage pas mon goût (un peu étrange, pour ne pas dire élitiste, hélas) pour toutes les choses anglaises & désuètes; loin s’en faut… 😉

Enfin, un jour peut-être, un éditeur tel que Phébus (re)découvrira peut-être le charme d’Anthony Trollope. Ce ne serait pas surprenant, somme toute, de la part de la maison qui publie Thomas Hardy ou Mervyn Peake — et qui a même réédité du Elizabeth Goudge…

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