Lu: Kaarib de David Calvo & Jean-Paul Krassinsky (chez Dargaud; sous-titre: La dernière vague).
Une bédé, oui, mais pourtant: du pur Calvo!
Avec des pirates, une déesse noire, des mauvais génies, des snobs, des paumés, des soldats anglais, des putes, des poursuites sur les toits, des bateaux, une vague géante peut-être issue de l’Atlantide, et surtout: une équipe de trois super-enquêteurs aux frais de Barbe Noir (qu’on dit mort, ou bien défiguré, mais qui semble toujours diriger occultement les Caraïbes) — équipe nommée Davy Jone’s Locker, l’un des noms du Diable dans la mythologie pirate, et constituée d’une sorte d’Emma Peel sirène, d’un gamin gouailleur & débraillé, et d’un parfait gentleman.
Dessin très chouette (quelque part entre les Disney modernes & l’élégance d’un Marini), couleurs superbes (quel dommage que tous ces abrutis d’éditeurs modernes tiennent absolument à foutre du papier glacé, qui cache le dessin sous ses reflets!). Et scénar taré comme Calvo sait les faire. Seul reproche: on ne comprend pas grand chose, ce qui me semble peut-être un peu problématique pour « accrocher » un fort lectorat dés le tome un… Mais ce doit être le libraire qui parle là! 😉
Pour autant, je ne suis pas déçu, au contraire: je suis enthousiasmé par la manière dont l’imaginaire calvesque passe sans compromis au média « bédé ». Les amateurs de Wonderful et de nouvelles comme celle sur la Jabule devraient y retrouver le même plaisir… Et en prime, la première édition (donc celle qui est parue cette semaine) comporte des pages en plus, avec des croquis & un texte « documentaire » bien calvesque.