#204

C’est pas juste.

Il y a des gens qui sont si géniaux qu’ils devraient être exempts de vieillir. Ils ne devraient même pas avoir le droit de mourir — ou alors avoir une rallonge de vie d’un bon siècle, sacrebleu!

Genre Michael Moorcock, tiens. Qui a de gros problèmes de santé & vient de se faire opérer de la jambe. On peut lui mailer des voeux à l’adresse suivante: best.wishes.mike@fantasticmetropolis.com

#203

J’ai été revoir Gosford Park de Robert Altman. Je crois que c’est encore meilleur la deuxième fois — j’ai vu des tas de petits détails savoureux, et apprécié pleinement à quel point tout est parfaitement mis en place dés le début. Quant au jeu des acteurs, c’est une merveille, un casting 100% excellent.

Mon oncle Jean, sur son weblog Douze lunes, signale un amusant entretien avec l’acteur & écrivain Stephen Fry (« Inspecteur Thom… » dans le film).

#202

Mais, au fait?!

Je ne suis pas certain d’avoir fait allusion ici au roman de Ugo Bellagamba & Thomas Day, L’École des assassins. Paru il y a peu au Bélial (l’ex-maison Bifrost/Étoiles Vives). Il s’agit d’une collaboration entre le jeune auteur aixois qui signait il y a peu encore « Michael Rheyss » (quelle idée, quand on a un si joli patronyme!), et le redoutable sauvage parisien Thomas Day… Un manga littéraire, qu’ils appellent ça.

Et ma foi… Y’a effectivement beaucoup de ça! Je l’ai juste débuté, hier soir, mais ça démarre fort, sur les chapeaux de roues. Miam!

#201

Lu: Le Cheminot, de Takumi Nagayasu, d’après des textes de Jiro Asada (chez Génération Comics).

Deux longues nouvelles mises en images (il s’agit de mangas), la première, Le Cheminot, est une belle histoire de fantôme sur fond de récession économique & de fermeture d’une ligne de chemin de fer devenue inutile. Beaucoup de pathos — un peu trop, en fait, c’est vraiment du mélo — mais une histoire touchante, contemplative, à laquelle l’exotisme (pour le lecteur européen que je suis) ajoute une bonne part de charme. Simple & belle.

Love Letter, la deuxième nouvelle, est beaucoup plus originale (l’histoire de fantôme ne présente pas de surprise — mais c’est sans importance, sa force réside ailleurs), basée sur une idée choquante & assez brutale à sa manière — mais elle est néanmoins beaucoup moins bonne, à mon avis: encore plus mélo, trop c’est trop… Chose étonnante, l’éditeur lui-même avoue (dans un texte de présentation, au revers de la jaquette) que Asada « y va parfois un peu fort dans la dramatisation ».

Le dessin est d’un réalisme classique très élégant, incroyablement minutieux, tout en finesse & effets de trame grise. Un ouvrage étonnant, à défaut d’être parfaitement satisfaisant.

#200

Lu: Le Musée de Roland Fuentès (chez Fer de Chances) — le premier roman de l’auteur, qu’il m’a donné lors de la soirée en « café littéraire » de vendredi dernier.

Plutôt une « novella » qu’un roman, d’ailleurs: pas tout à fait 80 pages. Mais qu’importe le nombre de pages: j’ai aimé cette belle évocation de deux villes jumelles, l’une ancienne l’autre nouvelle, toutes deux mourant du progrès qui les a oublié… Et du jeune garçon chargé de décrire sa ville, d’en mettre en mots sur des cahiers les moindres détails…

Roland Fuentès a du style, ça oui, il y a dans Le Musée de ces fulgurances stylistiques, de ces envolées métaphoriques dans les descriptions comme je les aime: admiration. Le récit lui-même pourrait être décrit par un amateur de SF comme relevant du « néo-formalisme ». d’autres parleront plutôt de « nouvelle fiction ». Ou évoqueront le fantôme de Borgès… Un récit fantastique qui ne dévoile jamais toutes ses clefs. Il y avait longtemps que je n’avais pas lu ce type de fiction, hermétique & fascinante: ce fut un plaisir.