#188

Fini de lire le Sherlock Holmes de Thomas Day: L’instinct de l’Équarrisseur (chez Mnémos). Je crois que c’est la première fois que dans le format roman, Thomas Day demeure purement Thomas Day! Comme dans ses nouvelles, j’veux dire. Energie, violence, humour macabre, stupre & puanteurs diverses… Je ne saurai dire que j’aime vraiment, en tout cas pas à 100%, c’est beaucoup trop éloigné de mes goûts & je ne le lirai tout simplement pas s’il ne s’agissait pas d’un ami, mais une fois fait l’effort — et notamment celui de lire la première enquête, stylistiquement & psychologiquement incohérente, assez faible: on voit qu’il s’agit en fait d’une nouvelle déjà ancienne, & quels progrès il a fait depuis! — j’arrive à apprécier cette sorte de « baudelairisation » à outrance du récit.

Non: je n’apprécie guère Baudelaire. 🙂

Trop grotesque, grandiloquent, morbide, pour mon goût. Thomas Day c’est un peu le même trip, mais au sein de la littérature populaire. Amusant d’ailleurs de constater à quel point son imaginaire rencontre ici celui d’Alan Moore dans la Ligue des gentlemen extraordinaires: on retrouve dans L’instinct de l’Équarrisseur cette même propension à mêler hardiment quantité de héros de la littérature populaire circa Victoria… Sauf que l’Empire Britannique décalé décrit par Thomas Day est empli de cette violence grand-guignolesque qu’il aime tant mettre en scène, bien sûr. Et puis autre point de rencontre entre Moore & Day: la fascination pour le mythe de Jack l’Éventreur.

Je ne suis pas allé voir From hell au cinoche, tiens. La VO n’a fait qu’un petit tour & puis s’en va… Tant pis, la critique était globalement maussade.

En revanche, pour rester dans le ton je me suis regardé l’autre soir Meurtre par décret, un vieux film avec Holmes. Vieillot, même — mais plaisant. Et Pagel m’a enregistré derrière un autre téléfilm sur Jack, je vais donc rester dans le sujet.

Ce matin je me suis mis à lire un autre pastiche d’Holmes, mais nettement plus canonique: The Haunting of Torre Abbey par Carole Buggé. Ce n’est pas la moindre des étrangetés du roman de Thomas Day que de nous bousculer, sévèrement, dans nos habitudes de lecture. D’ordinaire, lire un pastiche de Holmes (& j’en lis un sacré paquet, avouons-le) est un pur exercice de « pantoufles littéraires », un chemin tranquille dans un univers balisé & connu, confortable. Thomas Day est tout sauf confortable…

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