#448

Soupir de soulagement: je viens enfin de récupérer la connexion adsl. Joie, bonheur & toutes ces sortes de choses.

Coup de fil intriguant cet après-midi: un dramaturge de Lausanne qui termine une pièce sur Arsène Lupin, où il a fait usage point par point de ma « chronologie » sur la vie du célèbre gentleman-cambrioleur.

#447

« The division of one day from the next must be one of the most profound peculiarities of life on this planet. It is, on the whole, a merciful arrangement. We are not condemned to sustained flights of being, but are constantly refreshed by little hollidays from ourselves. We are intermittent creatures, always falling to little ends and rising to little new beginnings. »

(Iris Murdoch, « The Black Prince »)

#446

« How do you by-step your own ambushing memories?

– By waking up. Sometimes with a shiver, sometimes a shout, sometimes a lump in my throat. » (« Lost », Gregory Maguire)

Englué dans le miel noir de la nuit, le corps foulé par le poids de l’air — à moins qu’il ne s’agisse des mauvais démons, doute & solitude. Pourtant me veillent deux lutins bienveillants, Nina la blanche depuis le rebord du bureau, Dru la grise étendue sur la moquette, chaque fois que j’émerge je les distingue, une gorgée d’eau & de nouveau tenter de dormir, sans rêves, juste la pesanteur de l’ombre.

#445

Not shutting up about Flaubert remains a necessary pleasure

Lisant actuellement en parallèle le Voyage en Orient de Gustave Flaubert (un très long journal de voyage, actuellement indisponible mais que j’avais trouvé dans une belle vieille reliure) & To Hold Infinity de John Meaney (un gros pavé de SF entre cyberpunk & space op, datant de 1998), je m’amuse à constater que des deux ce n’est pas forcément celui que l’on croirait qui s’avère le plus « extraterrestre »…

En effet, si le pavé de Meaney est d’une lecture fort agréable & d’une complexité revigorante, en fait c’est bel & bien du côté de chez Flaubert que se situe le plus fort taux d’étrangeté… Meaney aura beau nous ensevelir sous les lignes de code de son pseudo-web du futur lointain, sous la technologie avancée & les humains « augmentés », de fait tout son univers semble bien pâlichon, terriblement convenu (& reconnaissable) par rapport au double décalage que constituent l’éloignement géographique & temporel des journaux du père Gustave!

J’ai dans l’idée qu’explorer (littéralement) ce Voyage en Orient m’occupera durant de très longs mois, à petites doses tant il me faut déployer d’efforts pour saisir le contexte, la culture & même la langue d’une telle oeuvre/témoignage. D’une incomparable richesse (comme d’habitude chez Flaubert), le style de ce long récit me ravit & me déborde (presque) même dans les passages les plus télégraphiques. Et même la vie la plus quodidienne me surprend, tant les références sont ténues, si éloignées qu’elles se font quasi inintelligibles.

Faut-il préciser que c’est un délice?

#444

Sacrebleu, je vais être publié aux Amériques! Monsieur Jean-Marc Lofficier vient de préparer un gros volume consacré aux héros populaires français — parmi lesquels Arsène Lupin, c’est donc ma « time-line » qui va être ici publiée. Fierté! Ces Shadowmen vont valoir le détour, pour l’amateur de littpop.