#827

Que je n’ai plus parlé de mes songes étranges ces dernières semaines ne signifie nullement que je ne rêve pas ces temps-ci… Ou plutôt: que je ne me souviens pas de mes rêves récents. Il y a deux nuits, par exemple, je me trouvais chez une amie (lyonnaise en vérité) qui habitait dans le Nord de la France en compagnie de mon petit frère (mon propre coloc, mais vers l’âge de 12 ans) et de ma petite soeur (ma vraie soeur, mais vers 3 ou 4 ans). J’étais dans le Nord parce que j’avais décidé de partir en voyage à Londres, je devais donc aller prendre le bateau pour traverser la Manche. Nous nous rendions donc à l’embarcadère, seulement, voilà: problème! Nous étions en pleine guerre, et d’ailleurs quelques blanches carcasses de paquebots encombraient les eaux métalliques d’un grand port industriel du type Le Havre ou St Nazaire… Dans le ciel fuligineux (apparemment, j’aime bien rêver de ciels tourmentés!) passaient des avions de chasse sur fond d’éclairs rouges et fauves. Sans doute pas le moment de voyager. Je risquais de me retrouver bloqué à Londres… ce qui après réflexion me séduisait bien! Mais enfin, de toute manière le trafic maritime était provisoirement suspendu. Avec surprise, je découvrais dans une de mes poches ma petite chatte grise, Jabule, qui s’y était planquée — avec armes et bagages: elle avait pris avec elle un yaourt et une petite peluche! Etant descendue de ma poche, la petite bête tentait de traîner l’une et l’autre, alternativement. Je ramassais la chatonne et ses bagages, inquiet qu’elle risque de se faire piétiner par les passagers qui arrivaient avec leurs grosses chaussures.

La nuit d’avant, je me trouvais en Australie. Je venais d’y prendre un poste de professeur, dans une petite université au milieu d’une lande valonnée de bruyères. Les bâtiments longs et blancs s’étendaient en désordre à quelques kilomètres d’un petit village. La plupart des étudiants n’étaient pas encore là, la rentrée était pour dans quelques jours. J’avais retrouvé avec amusement une ancienne copine, documentaliste précédemment installée au Québec. Mes parents étaient en visite. Le plus étonnant de ces lieux était la vue que l’on avait depuis le campus de « l’immeuble le plus haut du monde »: un gratte-ciel qui se perdait littéralement dans les nuages, si immense que bien qu’il se trouvât à de nombreux kilomètres de l’université, on le distinguait assez bien par moment, à travers la distorsion de l’atmosphère chaude. Il s’agissait d’une sorte d’empilement très vilain de cubes seventies, blancs, marrons ou rouges. En bas, des voitures attendaient devant les garages, dont un Aronde grise.

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