Eh bé, j’ai beau être passablement grognon en ce moment, là j’ai surtout envie de rire. Y’a pas: quand on est auteur, faut avoir la peau assez épaisse pour essuyer les critiques, et quand on est éditeur en plus, doublement. Récemment sur le site ActuSF le Bibliothèque rouge sur Conan avait été bien étrillé, le même site vient de mettre en ligne une pure descente en flammes de mon roman Les Vents de Spica, quelque chose de brutal. Et… ça me fait rire, tellement dans les deux cas j’ai l’impression que les chroniqueurs n’ont rien, mais alors rien, compris. Leurs reproches sont tellement éloignés du projet même de chacun de ces livres que je trouve ça rigolo… Non pas que je veuille faire preuve de condescendance, hein? et je sais que d’aucuns jugeront ma réaction arrogante, peut-être. En réalité, autant pour le Conan je pense que le gars est dans l’erreur, puisqu’il fait preuve d’une totale incompréhension du concept même de la collection. Autant pour mon roman… eh bien, après tout je conçois aisément qu’on puisse le trouver atrocement ennuyeux. Question de sensibilité, puisque les éléments avancés par le chroniqueur sont tout à fait subjectifs — c’est un avis lambda, de l’opinion personnelle, pas de la critique littéraire. Et puis c’est cela, un roman: une fois publié il n’appartient plus seulement à l’auteur, il vit sa vie (ou non) et encaisse les déceptions que l’on veut bien projeter sur lui (mais j’exprime sans doute là une banalité). Les attentes de ce chroniqueur ne correspondaient pas à mon roman. Je ne pense pas pour autant qu’il soit dans l’erreur: il arrive continuellement qu’une création ne réponde pas aux attentes de celui qui la reçoit. Tiens, par exemple j’ai aussi lu une descente en flamme de l’essai que j’ai publié avec R. Colson chez Mnémos — mais je connais les goûts de ce lecteur, et je m’attendais quasi exactement à chacun de ses reproches. Tout cela est normal: roman ou essai, il s’agit de travaux plus ou moins fortement subjectifs. Leur réception également: il n’y a que lorsqu’on écrit des lieux communs que l’on plaît au plus grand nombre.
Même pas mal. 🙂