Une certaine gymnastique intellectuelle est nécessaire: en ce moment, je travaille à la fois sur deux « bibliothèques rouges », celui consacré aux héros de Jane Austen (par Isabelle Ballester) et celui sur les Mythes de Cthulhu (par Patrick Marcel)…. Remarquez, ils ont tout de même bien un point commun: on parvient à citer le commandant Bob Morane dans les deux! Si, si, je vous assure.
Archives mensuelles : juillet 2009
#1672
Après Conan le Texan, Gwenn Dubourthoumieu et Simon Sanahajus remettent ça… Simon part demain pour le Gabon, comme première étape d’une nouvelle expédition géographico-fictionnelle, cette fois sur la piste de Tarzan. Et il tient sur Libé un blogue à ce propos, de ce titre. J’adore: ces mecs sont talentueusement dingues! 😀
#1671
Rêvé que je reprenais mes études, dans une université située en Allemagne, dans un port. La ville était sombre, de hauts bâtiments hausmanniens, très austères, et le port s’ouvrait en bas de la grande avenue, la principal de la lumière en provenait, un bleu profond éclairant toute la ville à contre-jour. Il pleuvait, ciel gris, mais il faisait bon et les étudiants allaient déjeuner près de l’embarcadère. L’université était ce haut bâtiment moderne, la pénombre des couloirs, l’amphi à la pente particulièrement prononcée. Je retrouvais un vieil ami, Eric, le bonheur absolu de revoir son visage après tout ce temps. Eric toujours à la fois moqueur et tendre, cet humour acide camouflant de la fragilité, qui m’avait tant brisé le coeur autrefois. Mais je ne le voyais pas longtemps, il devait rédiger un texte pour le début du cours, un poème sur les métiers du livre que le prof lisait, tout en bas de l’amphi. Je préférai aller déjeuner, où était Eric, je ne le retrouvais pas, allai avec deux autres copains mais Eric me manquait, j’espérais le retrouver ensuite. Je passai tout le reste du rêve à espérer le revoir.
Longtemps que je n’avais pas rêvé d’Eric. La dernière fois que je l’ai vu, c’était il y a 30 ans. Levé avec un peu de vague à l’âme. Peut-être la relecture de mon polar jeunesse a-t-elle inspirée cette bouffée nostalgique: bien que l’ayant situé de nos jours aux Chartreux à Lyon, je l’ai nourri de mes propres souvenirs et profs du collège…
#1670
Satisfaction du travail accompli: à l’issue d’une réunion de trois jours plutôt intensive, l’amiral Jean-Jacques Régnier et le capitaine Aëff Ruaud viennent de boucler le dixième tome de Fiction. 690 000 signes et des broquilles, sur 340 pages. Le sommaire est déjà en ligne sur notre site, l’édito itou. Lundi, je file chez le reprographe faire le tirage des épreuves. Parution fin septembre. Couverture par Ambre.
#1669
GRA, acronyme de la « Grande Réunion Annuelle » de la famille. Chaque été, les Nérisson, ma tante Solange et mon oncle Patrick, organisent cette amusante et très agréable garden party à l’Essart. Comme son nom l’indique, cette propriété se love à un flanc forestier, celui de la Forêt domaniale de Chinon. De mes lieux d’enfance, il s’agit du dernier encore entre des mains familières.
Autrefois simple pavillon campagnard de mon grand-père, l’Essart a pris ses aises, ses bâtiments grandissant et ses terrains prenant un peu d’ampleur de manière à tenir à distance un peuplement rural galopant. La vieille cave est devenue une jolie mare, le néflier n’est même plus un souvenir, mais je renoue tout de même ici avec une partie de mes souvenirs, de mes attachements enfantins. Moins de monde cette année que les précédentes, mais je retrouve avec la joie habituelle ces visages connus, cette chaleur bonne enfant, et j’écoute, surtout, plus que je ne parles. Le clan Nérisson se trouvant en majorité, l’on évoque le mythique et controversé patriarche, André Nérisson, figure pour moi un peu mystérieuse — ses écoles de voile (le nom des Glénans est pour moi d’un grand exotisme), ses femmes, son petit rôle dans un épisode de « Maigret », sa disparition un jour avec son bateau (parti en fait refaire sa vie au Québec)… Toute une légende. Lui-même est mort depuis longtemps, et sa première épouse, dont la présence royale était encore ferme l’an passé, vient de s’éteindre. On me dit qu’elle avait conservé nombre de mes bandes dessinées d’enfance, ainsi que des exemples de la monnaie qui servait alors de support à mes rêveries éditorialo-artistiques.
La traditionnelle promenade en forêt, en défiance de la météo automnale, me fit redécouvrir le sentier qui, autrefois, nous permettait de relier l’Essart à la maison d’une autre tante, de l’autre côté. Avec la coupe des arbres et le foisonnement du sous-bois, ce chemin si longtemps utilisé avait semblé disparaître. Je le retrouvais avec plaisir, précaire, rétrécis, mais encore discernable — comme le dit mon cousin Yves, la végétation a totalement changé mais l’on reconnait le terrain si bien connu autrefois, telle approche presque à l’orée ou tel fossé coupant le chemin. Avant d’arriver à l’Essart, le sous-bois devient une véritable jungle, serrée, touffue, et ce sont seulement les biches qui entretiennent le sentier, que ma tante débroussaille tout de même un peu de temps à autre.
