#1767

Je déteste quand une boutique que j’aime se trouve contrainte, sous la pression économique, de réduire sa surface. J’ai alors l’impression d’une mauvaise uchronie, soudain un lieu que j’appréciais se trouve affreusement réduit, perd de son charme. C’est l’impression que j’ai eu il y a quelques jours en me rendant dans la grande boutique d’aquariums et d’animaux sur le boulevard proche. Grande no more: finies les longues rangées d’aquariums, la variété des poissons et des plantes, les cages d’animaux en tout sens, il n’y a plus que 5 ou 6 aquariums, tout est serré, terne.

J’avais déjà eu ce genre de sensation désagréable en découvrant, il y a quelques années, que l’immense libraire Murder One avait traversé la rue — pour devenir un petit machin étriqué. Et maintenant elle a tout à fait fermé, tout comme le bouquiniste Fantasy Centre ; je me demande ce qu’il y a encore comme très bonne librairie spécialisée à Londres…

Tout ça pour dire que je suis en train de lire des romans de l’auteur canadien Terence M. Green, que j’avais acheté au sous-sol SF de Murder One il y a des lustres. C’est Andrew Weiner qui me les avait conseillé, et puis je ne m’y étais jamais mis. C’est chose faite, je viens de dévorer Shadows of Ashland et je commence Witness of Life. rare que je lise du fantastique, mais j’aime bien celui-ci. Nostalgique, tendre, on se trouve très proche d’un Jack Finney dans l’ambiance, d’un Andrew Weiner ou du dessinateur Seth, aussi. Par ailleurs, Shadows of Ashland doit être le poche le plus beau, le plus étonnant que j’ai vu: la couverture est en calque.

#1766

J’oublie trop souvent que je n’ai plus vingt ans. Mes quatre jours de vadrouille (conférences et salon) en Haute Savoie m’ont pas mal fatigué, et voici que, apprenant que les travaux de rénovation de mon appart étaient confirmés pour la première quinzaine de décembre, je me suis piqué de réorganiser un peu mon salon puis, surtout, le bureau. Résultat: grosseuh fatigue. Pas aussi pire que les deux fins d’année précédentes, mais quand même. Râh là là, c’est pénible. Et pas question de prendre des vacances, avec tout ce que j’ai à faire, tant pour les Moutons (qui vendent plutôt bien mais sont fauchés comme d’habitude, ça aussi ça m’use — et Anne-Marie Métaillé me disait l’autre jour que même après 30 ans d’édition ça ne change pas, il est de la nature même de notre boulot de ne pas parvenir à avoir une trésorerie) que pour mes propres écrits. (c’était la minute de ronchonnerie)

#1764

Bon, ouf: les deux nouveautés de janvier sont chez l’imprimeur, avec beaucoup d’avance sur le planning. Le tome 1 de mon Dico féerique et le savoureux Sexe ! (si je puis dire). Aujourd’hui j’entre les corrections dans la trad du Windling, qui sera donc prêt également très en avance, mais l’agent doit encore m’envoyer la haute déf de la toile de Brian Froud pour la couv. Je suis low-tech, en ce moment: Orange n’a pas mis en route mon abonnement pour l’iPhone et ma connexion aux adrelles des Moutons est en berne depuis hier matin, damned and gosh. Je dois lire trop de fantasy. Là je dévore tout les Nina Kiriki Hoffman que j’avais en stock. Délice.