#1901

Un jour, la découverte des grandes villes occidentales, l’exploration pietonniere des espaces urbain, les séjours marathons dans les cites-capitales, tout cela me lassera-t-il ? Ma vision du monde devrait fortement changer, pour que me saisisse une telle lassitude. Sans doute mes forces physiques me lâcheront-elles bien avant — et lorsque je vois comme mes parents trottent toujours, sans rechigner, je me dis aussi que cela ne sera pas forcément de sitôt.

Vienne, donc, qu’en dire? Je me souviens d’une discussion avec Olivier, il y a bien des années, sur les catégories kantiennes du beau et du sublime. C’était lors d’un séjour parisien et de comparaisons avec Londres. Vienne est de l’ordre du sublime : bien que le centre-ville ne soit pas particulièrement étendu, tout, avenues, monuments, y est forcément large, immense, fait pour la perspective grandiose et l’admiration. L’effet est celui d’un océan de pierre, d’une démesure permanente. Même les stations du métro, curieusement, ont appliqué ce goût de du monumental à une infrastructure récente. Celle à côté de l’hôtel ressemble à un décor pour 2001 de Kubrick.

#1900

Ah ah, miracle o combien futile de la technologie : écrire de son immense chambre d’hôtel a Vienne ou l’on vient juste d’arriver après 2 heures d’avion, le CAT (train reliant l’aéroport au centre-ville) et deux stations de métro (avec un changement). C’est bien, des vacances. Mais quelle empreinte carbone pour tout cela ?

#1899

Une respiration: il n’arrive pas si souvent que cela que j’ai un peu de temps libre… Ayant terminé hier soir ma part de la Quête du Monde noir (c’est maintenant entre les mains expertes de Fabrice Colin, en attendant les retouches finales), et avant les trois jours de promenade à Vienne, je reprends donc le fil du roman de fantasy jeunesse que je ne parviens (hélas) à avancer que terriblement lentement, tant il se trouve en « priorité basse » par rapport à toutes mes autres activités. C’est une situation assez frustrante car cette fiction me tient à coeur et, lorsque je m’y plonge un moment, j’ai une formidable impression de liberté — un espace mental d’air frais. Il me faut pourtant être pragmatique et gérer-écrire-diriger tout le reste. Il ne s’agit d’ailleurs pas du seul de mes projets d’écriture qui languit ainsi — mais c’est le seul qui ait un éditeur prospectif, les autres étant vraiment purement « perso » jusqu’à preuve du contraire. Well, c’est lieu commun que de le dire, mais les journées sont relativement courtes et mon énergie également limitée. En ce qui me concerne, en tout cas, il est rare que je parvienne à écrire beaucoup plus de trois heures d’affilé ; pour de la non-fiction je peux « tenir » un peu plus longtemps, mais la fiction demande une telle énergie… Bref, sinon dans ce repos passager je lis, bien entendu — le Byatt en tâche de fond à savourer doucement, et le premier des « Felix Castor » de Mike Carey, dans la catégorie pulp. Je suis d’ailleurs favorablement impressionné par Carey, que j’aimais déjà beaucoup comme scénariste de comic books, et qui vient rejoindre là les rangs talentueux des scénaristes-qui-sont-aussi-de-vrais-écrivains, comme Gaiman, Moore ou Willingham. Ecriture juste et fluide, décors complexes, personnages finement détaillés, sens de la formule, sens du suspense… Epatant, quoi, et un bel ajout à la tradition du détective de l’étrange (avec un ancrage tout aussi londonien que les Chris Fowler). Un seul défaut: Carey confond Jon Anderson avec Ian Anderson en page 238 (ah! si ça c’est pas une remarque totalement geek!).

#1898

Ouch, lorsque j’avais écrit mon précédent billet, je n’avais pas vu les infos… Pas glop.
Bon, pas encore fini ma part que la Quête du Monde noir, mais je pense terminer demain, ce week-end au pire. Ça sent les vacances. D’ailleurs je vais en prendre: trois jours à Vienne, en Autriche, la semaine prochaine. Oh, voir le pavillon de la Sécession, du Otto Wagner et du Hundertwasser en vrai…

#1897

Il fait vraiment un temps anglais, en ce moment. Je ne me plains pas: ça évite que l’appartement ne se transforme en fournaise, comme tous les étés. Et pour rester dans l’esprit j’écoute du british toute la journée, Soft Machine, Egg and Co, tout en rédigeant des steampunkeries amusantes pour La Quête du Monde noir. Pas grand-chose à raconter, la routine casanière. Le premier « Spirou et Fantasio » régulier par Yoann & Vehlmann commence à sortir dans Spirou, « Alerte aux Zorkons », déjà parfait rien qu’en onze planches — le rythme, l’humour, l’anti-militarisme, Zorglub, Champignac: du bonheur.