#1899

Une respiration: il n’arrive pas si souvent que cela que j’ai un peu de temps libre… Ayant terminé hier soir ma part de la Quête du Monde noir (c’est maintenant entre les mains expertes de Fabrice Colin, en attendant les retouches finales), et avant les trois jours de promenade à Vienne, je reprends donc le fil du roman de fantasy jeunesse que je ne parviens (hélas) à avancer que terriblement lentement, tant il se trouve en « priorité basse » par rapport à toutes mes autres activités. C’est une situation assez frustrante car cette fiction me tient à coeur et, lorsque je m’y plonge un moment, j’ai une formidable impression de liberté — un espace mental d’air frais. Il me faut pourtant être pragmatique et gérer-écrire-diriger tout le reste. Il ne s’agit d’ailleurs pas du seul de mes projets d’écriture qui languit ainsi — mais c’est le seul qui ait un éditeur prospectif, les autres étant vraiment purement « perso » jusqu’à preuve du contraire. Well, c’est lieu commun que de le dire, mais les journées sont relativement courtes et mon énergie également limitée. En ce qui me concerne, en tout cas, il est rare que je parvienne à écrire beaucoup plus de trois heures d’affilé ; pour de la non-fiction je peux « tenir » un peu plus longtemps, mais la fiction demande une telle énergie… Bref, sinon dans ce repos passager je lis, bien entendu — le Byatt en tâche de fond à savourer doucement, et le premier des « Felix Castor » de Mike Carey, dans la catégorie pulp. Je suis d’ailleurs favorablement impressionné par Carey, que j’aimais déjà beaucoup comme scénariste de comic books, et qui vient rejoindre là les rangs talentueux des scénaristes-qui-sont-aussi-de-vrais-écrivains, comme Gaiman, Moore ou Willingham. Ecriture juste et fluide, décors complexes, personnages finement détaillés, sens de la formule, sens du suspense… Epatant, quoi, et un bel ajout à la tradition du détective de l’étrange (avec un ancrage tout aussi londonien que les Chris Fowler). Un seul défaut: Carey confond Jon Anderson avec Ian Anderson en page 238 (ah! si ça c’est pas une remarque totalement geek!).

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