Un peu influençable: depuis ma lecture du pavé d’Aymeric Leroy sur le progressive-rock, mon goût pour ce domaine, qui ne m’a assurément jamais quitté, redevient plus prononcé que jamais. Ce genre de « crise » me prends régulièrement, c’est cyclique: une phase de boulimie suivie de mois ou d’années d’approfondissement-dégustation, ceci généralement en conjonction avec mon complice Olivier. Bref, en ce moment j’entasse les enregistrements, j’écoute en boucle du Jon Anderson ou du Canterbury, du prog italien ou du Gentle Giant, et tout cela au grand dam du jeune Axel, mon coloc — qui pour se venger me fait subir les pires tortures imaginables: du Johnny Cash et du reggae, quand ce n’est pas du Joey Starr… The horror… Et au dehors, c’est aussi l’enfer: on rase à peu près tous les bâtiments alentours, dans un concert de grincements, raclements, arrachages, effondrements et autres cataclysmes aussi bruyants que poussiéreux. Not a quiet period. Et mon marchand de thé chinois fumé est actuellement fermé: vous imaginez mon calvaire. I suffer.
Archives mensuelles : juin 2010
#1895
Cette fois je suis dans la lecture d’un vrai bon bouquin: The Children’s Book d’A.S. Byatt. Superbe, même. Et sinon quoi de neuf? Bah, le boulot habituel de l’écrivain-éditeur: relire la bio de Nestor Burma par Jacques Baudou pour le prochain « Bibliothèque rouge » ; boucler quatre dossiers de demande de subvention d’ouvrages (avec une imprimante en panne c’est pas hypra simple) ; le Dico féerique tome 2 est presque fini ; faut que je me remette à la Quête du Monde noir, le livre-jeu avec Fabrice Colin, pour Hachette, après un certain hoquet éditorial vite résolu (on va avoir un livre exactement comme on le voulait, en fait, avec notamment des illus d’Amandine Labarre). Faut que je trouve le temps d’aller faire la bise à Ayerdhal,jeudi. Et y’a deux expos que je n’ai pas été voir, sabre de bois.
#1894
Lectures? Eh bien, rien de bien passionnant ces derniers temps, j’en ai peur. Car j’ai d’abord lu The Bookman de Lavie Tidhar, curieux roman qui semble né d’une nouvelle de Neil Gaiman (celle avec Sherlock holmes et une monarchie de lézards lovecraftiens). L’auteur israélien de The Bookman s’est inspiré du cadre bizarre de Gaiman et l’a étendu, a construit sur cette base un XIXe siècle alternatif entièrement assemblé de fictions de l’époque. Et y a ajouté des motifs steampunks, le tout pour un roman d’aventure fort plaisant, bien fichu, mais à la fois trop « gentil » (l’historie d’amour centrale) et trop incomplet (des suites sont, bien entendu, prévues). Du bon pulp post-moderne, en somme, mais une lecture un peu trop légère pour nourrir l’intellect de manière pleinement satisfaisante.
Même avis sur Julian Comstock, le dernier Robert Charles Wilson, d’ailleurs. Sortant du schéma simako-leiberien qui lui est habituel, l’auteur canadien a souhaité livrer une sorte de roman populaire victorien du futur — et c’est exactement cela: amusant et désuet, et légèrement ennuyeux, tout comme le modèle visé. Curieusement, je m’attendais à lire un roman rétro-futuriste, mais c’est en fait un roman « futuro-passéiste » que nous a livré Wilson, si j’ose dire. Un exercice de fiction rétro, un post-apo qui ressemble ouvertement plus au passé (retour à une Amérique puritaine des pionniers) qu’au futur. En définitive, l’exercice m’a semblé plutôt vain, et j’hésite même à terminer ma lecture, tant j’ai le sentiment d’avoir bien assez tiré de ce livre. C’est-à-dire, trop peu à mon goût en bien trop de pages.
#1893
Ouf: terminé la mise en page du deuxième Dico féerique. Un beau marathon de trois jours et demi. Finalement il est exactement identique au niveau du nombre de pages. Reste à rentrer les corrections des deux relecteurs, et à établir l’index. Maintenant, il me faut aller voir comment « réparer » le découpage du livre-jeu pour Hachette, l’éditrice ayant encore une fois changé son fusil d’épaule. Comme dirait mon ami Sébastien Guillot, « C’est pas que simple ». Après je serai à peu près libre — et pourrai donc démarrer mon deuxième polar jeunesse pour Mango, qu’il me démange d’écrire. Titre: Les Trois coeurs. Toujours à Lyon, avec les mêmes persos.
#1892
Retour sur les chapeaux de roues: arrivage du Gunn & Williamson vers 8h30 (pff), mise sous enveloppes, poste (tant qu’il y a encore des guichets…), édito et newsletter, Rdv téléphonique avec Comballot, travail sur le livre-jeu, Rdv avec la nouvelle graphiste Marie, et pour finir une quarantaine de pages maquettées du Dico féerique tome 2… Je suis un rien las, bizarrement… Et demain, levé vers 7h pour aller à la réunion de représ à Ivry, ouch. Commencé à lire Julian Comstock de Robert Charles Wilson, c’est sympa, souvent amusant, le ton un peu vieillot est assez plaisant. Par contre ce poche est atrocement mal fabriqué, c’en est vraiment pénible.