Lu aussi les Carnets du grand chemin de Julien Gracq, sorte de blog sur beau papier non coupé (et qu’il est irritant, ce boulot de découpe des pages une à une, l’aspect du livre au final est fort agréable mais le trajet pour y arriver, genre « cours de travail manuel », ne présente pour moi aucun attrait). Des notes sur quantité de lieux où passe l’auteur, semées également de remarques sur des lectures, sur des souvenirs. Deux pages sur Richelieu, petit ville de Touraine que je connais, sont d’une cruauté qui m’a fait sourire. Quant à la langue, le style, bien sûr, ils sont renversant, d’une infinie séduction.
Je poursuis ma lecture du Ayerdhal, Transparences, bien entendu, à raison de deux ou trois chapitres par soir. Les protagonistes passent leur temps à se raconter l’histoire plutôt qu’à la vivre, du pur Ayerdhal, incroyable qu’un roman finalement aussi intello sous son bel habit d’espionnage puisse avoir fait un tel best-seller, des fois on se sent réconforté sur les goûts de l’humanité lectrice.
Julien Gracq est mon auteur contemporain préféré. Souvent je me prends à écrire à sa manière (mais en moins bien, évidemment).