Je crains bien d ‘avoir un faible pour les réactionnaires anti-conformistes… J’ai découvert par un article de Julian Barnes un historien anglais très francophile, Richard Cobb — et je me régale présentement (en picorant, comme d’hab) de son Paris and Elsewhere, recueil d’articles & préfaces divers sur des aspects de cette France des années 40/50 qu’il aimait, une France traditionnelle, encore largement rurale, déjà en voie de disparition à l’époque… Celle de René Clair & de Maigret, une France & un Paris qu’on croirait en N&B…
De Richard Cobb, son préfacier nous cite une belle opinion réac & drôle…
He was happy when the stranger beamed and said, ‘Monsieur Cobb, vous êtes bilingue’ — so long as the compliment was paid by the French, the Belgians or the Vaudois (and not by the Québécois who in his view were not bilingual at all because they managed to massacre both languages).
La revue de la « culture officielle » vient de publier un beau dossier sur l’une de mes idoles — première fois de ma vie que j’achète un Télérama: ah, cher Jacques Tati! J’adore ce mec. Je me souviens que lorsque j’étais môme chaque été la télévision nous diffusait quelques films de Tati — j’adorais ça! J’attendais avec impatience de savoir quel Tati ils allaient nous proposer durant l’été…
Chouette, ce dossier. Largement illustré par Dupuy & Berbérian (ce qui ne gâche rien & semble particulièrement adéquat), plein de photos & d’infos. Va falloir que je me revois Mon oncle, ça fait longtemps. Playtime ressort en copie restaurée? Miam!
J’aime cette phrase de l’édito du dossier: « un aperçu de la France mutante des années 50 et 60, de sa tension permanente entre archaïsme et futurisme. »
Je rêve de parvenir, dans les nouvelles uchroniques auxquelles je travaille, à donner une petite idée de cette tension… J’ai d’ailleurs cité « Jacques Tatischeff », en passant (c’est un univers russifié, ça tombe donc impeccablement) & songe à ce que mon personnage aille voir au ciné « Confusion » (son dernier scénario, que ne tourna jamais Tati)…
Allez, une autre citation réac, juste pour le plaisir d’une éternelle vérité sur la médiocrité journalistique… De Gustave Flaubert, dans sa correspondance avec George Sand:
Quant au Bon Peuple, l’instruction « gratuite et obligatoire » l’achèvera. Quand tout le monde pourra lire Le Petit Journal et Le Figaro, on ne lira pas autre chose. Puisque le bourgeois, le monsieur riche, ne lit rien de plus. La Presse est une école d’abrutissement, parce qu’elle dispense de penser.