#2330

Dernières lectures : le premier des E. V. Cunningham, soit Howard Fast sous pseudo donnant dans le polar californien à la Ross MacDonald, Samantha. J’avais lu la série il y a très longtemps en Série Noire, les VO semblent introuvables à part le premier. C’est bien sympa, avec ce flic de Beverly Hills, Nisei (Japonais américain) et adepte du zen. Je relis les Lord Darcy de Randall Garrett — lecture un peu « pro », puisque je dois faire la préface de la nouvelle intégrale française, mais quel plaisir. Relu encore deux autres Joseph Hansen (qui deviennent moins froids avec le passage du temps) et un Michael Nava (toujours aussi sombre). J’avoue que par moments j’en ai marre de ne lire que des histoires d’hétéros, qui n’engagent jamais complètement mon intérêt. Lire un petit peu des fictions gay me fait un bien fou, en dépit de l’aspect passablement pessimiste de ces polars et d’époques (années 1960-70) encore terriblement intolérantes (mais cela -a-t-il tant changé?). Cela parle à mon identité, à ma culture ; à mon cœur et à mes émotions.

Déviant du polar, j’ai dévoré February House de Sherill Tippins, une bio que j’avais achetée il y a 10 ans. Superbement écrite et documentée, ça se lit comme un roman. La vie bohémienne des jeunes WH Auden, George Davis, Carson McCullers, Gypsy Rose Lee, Klaus Mann et Benjamin Brittain, durant les deux années et quelques où ils vécurent plus ou moins en communauté dans une « brownstone » de Brooklyn Heights. C’est aussi captivant que touchant, et bien sûr fort gay. J’aime régulièrement lire ou relire sur la génération Isherwood – Auden, qui me fascine.

#2328

fen-chu001Hier soir, j’ai lu l’un des romans d’Achille Talon, enfin, de son inspiration paraît-il, le polygraphe George Fronval. J’avais trouvé ce fascicule à la brocante Saint-Michel il y a quelques dimanches de cela, attiré par l’amusante illustration de couverture par Brantonne. Et je ne fus pas déçu : péril jaune, mystérieuse cité souterraine au Thibet, rayon de la mort, robots géants, ricanements maléfiques et sémillant jeune reporter parisien, tout y est. De la littérature populaire plus qu’archétypale, dans cette tradition qui file droit depuis Zigomar jusqu’à Bob Morane en passant par Fantômas et Fu Manchu. Un délice de connaisseur.

#2327

Point lectures, as usual : j’avais décidé d’un mois de décembre exclusivement polar et je n’ai (presque) pas triché, ma seule entorse ayant été Feuillets de cuivre de Fabien Clavel, qui pour être légèrement steampunk s’avère surtout et bel et bien polar. Première fois que je lis du Clavel, je crois bien, beau style même si mes réflexes éditoriaux auraient apprécié quelques retouches de plus ; et les nouvelles sont astucieuses, enquêtes d’un gros flic obsédé de bouquins, avec clins d’œil à Dupin, Nero Wolfe etc. Préfaces et postfaces sont en revanche superflues, limite cuistres, en tout cas outrecuidantes tant elles ont font des tonnes, le recueil se défend tout seul.

Sinon, relu le deuxième Joseph Hansen, dans la catégorie polar gay californien seventies. Son écriture précise, presque obsessionnellement détaillée, tout en étant très froide, m’a toujours fasciné. J’entasse des tonnes et des tonnes de romans policiers, mes étagères sont d’ailleurs bientôt pleines, et en ai tiré quelques non lus : Calibre de Ken Bruen, un auteur Irlandais actuel ; pas trop aimé, style haché, bref, très nerveux, trop noir/cynique pour moi. A Christmas Party de Georgette Heyer, comédie parue en 1941, sur le bon vieux thème des crimes commis pendant une réunion familiale de Noël (j’avais consacré un chapitre au sujet, dans la bio d’Hercule Poirot). Et sur le même, une excellente variation des années 1980 : Murder at the Old Vicarage de Jill McGown, dont il faudra que je lise d’autres romans parce que ce mélange de thématique Golden Age et de gritty eighties fonctionne à merveille. Là j’ai commencé un polar historique avec C. S. Lewis menant une enquête en 1933, c’est sympa. Ah, oh, j’oubliais : je suis aussi dans London’s Glory, le dernier en date des « Bryant & May » de Christopher Fowler, cette fois un recueil.

#2323

C’est un brin suant, ces longues insomnies. Mais au moins lis-je plus encore, dira-t-on pour se rasséréner. Ces derniers temps, j’ai eu envie de redécouvrir le polar californien (les héritiers de Ross McDonald, quoi) en général, et les polars américains gay en particulier. Je viens donc de relire The Little Death, le premier Michael Nava ; Fadeout, le premier Joseph Hansen ; et Vermillion, le premier de la très amusante série signée Nathan Aldyne, qui était un pseudo de l’auteur d’horreur et scénariste de Beetlejuice, le regretté Michael McDowell (et oui, je sais, ça se déroule à Boston, pas en Californie, mais l’esprit est proche). C’est mon côté un peu fleur bleue, ça, de lire du polar gay… (même si ça n’y rigole pas toujours, bien sûr)

#2321

Le week-end dernier, je disais à ma rousse amie que je ne parviens plus du tout à regarder des « images qui bougent », je n’ai plus l’attention et l’envie de regarder films et séries — je continue seulement à suivre Doctor Who, et encore, l’épisode de samedi dernier, l’habituel machin obligatoire dans une base spatiale toute en couloirs, moué bof, pas encore regardé. Je ne sais pourquoi mais je n’ai plus envie que de lire, de lire, de lire. Plus encore qu’avant, je veux dire. Une exception pourtant : les documentaires. De même que j’avais été rivé à celui sur la photographe de rues Vivian Meier, ces derniers soirs j’ai suivi la 16e saison de Grand Designs, une émission anglaise qui suit la construction de grands projets architecturaux domestiques. J’adore ça.

Oué oué, je sais, je deviens vraiment bizarre. D’ailleurs, lire c’est bizarre, tout le monde trouve parfaitement normal et logique que chacun connaisse tous les derniers films hollywoodiens sur le bout des ongles, et l’on s’étonne rarement qu’en revanche si peu de gens lisent. Les gens sont bizarres, en fait.