C’est dingue: encore une nouvelle inconnue & oubliée de Maurice Leblanc sur Arsène Lupin. Et la source en est particulièrement étonnante, car… en anglais!
En effet, un éminent « lupinien » de mes amis (monsieur Philippe Radé) vient de mettre la main sur The Bridge that Broke, enquête inconnue d’Arsène Lupin — seulement parue dans le recueil anglo-saxon de L’Agence Barnett (qui comprend ainsi neuf nouvelles, contre huit dans toutes les éditions françaises).
Et pour être introuvable en VF, cette nouvelle de Leblanc se trouve facilement en anglais, puisqu’elle fut rééditée l’an passé dans l’antho The Oxford Book of Detective Stories (réunie par Patricia Craig).
En retrouvera-t-on un jour le texte d’origine? Les archives Leblanc n’ont que trop peu été explorées, paraît-il — coupable négligence des héritiers.
En tout cas, je viens de lire ce Bridge that Broke et c’est authentiquement un petit bonheur lupinesque — où Jim Barnett fait une fois encore enrager ce sacré Béchoux! Et ma biographie de Lupin devra ainsi être légèrement révisée/complétée — si je trouve un de ces quatre un éditeur pour une nouvelle version de mon essai sur le gentleman-cambrioleur.
Décidément, l’intégrale du Masque ne l’aura pas été bien longtemps, intégrale! Bien que cette édition très soignée nous ait déjà permis de (re)découvrir quelques chouettes petits textes oubliés & que l’on pensait perdus, d’autres font encore leur réapparition… Ainsi, le même précieux Radé m’avait-il copié il y a quelques mois un conte de Leblanc, La toison d’or, pouvant très naturellement passer pour un récit inconnu sur Lupin. Paru autrefois dans un obscur canard normand & jamais réédité.
Et l’on sait (?) qu’un roman inédit, oui, carrément tout un roman, dort encore dans les archives de la famille Leblanc: l’ultime témoignage sur Arsène rédigé par Maurice, Le Mariage d’Arsène Lupin. Datant de la même époque que Les Milliards d’Arsène Lupin, de toute évidence, mais demeuré inconnu car inédit — Leblanc étant mort juste au moment de la parution des Milliards. Lira-t-on un jour ce Mariage? Rien n’est certain, car la famille hésite encore à le livrer au public — le texte étant visiblement tout aussi médiocre, voir pire, que celui des Milliards: deux oeuvres trop tardives d’un auteur qui ne maîtrisait plus totalement son outil, et qui n’eut jamais l’occasion de retravailler ses textes. Pourtant, cela demeurerait un document intéressant pour le « fan » que je suis…