A Reminiscent drive (bordel 9)
Souris: un surnom aisé à retenir, pour moi en tout cas, puisque étant ado j’avais déjà eu un copain répondant à ce sobriquet. Souris, donc. Quelques semaines de tendre voisinage. Je l’avais rencontré sur la place des piliers de tutelles — ah, quel nom! Un groupe de cuivres y faisait du bruit, nos regards s’étaient croisés, bon, classique, passons.
Why do we always love the wrong people?
Quelques semaines seulement: en ce début je devais regagner mon Limoges parental, quant à lui, que sais-je? J’ai oublié, ma mémoire est si mauvaise, mais en tout cas il quittait Bordeaux. Tiens était-ce ce même été que je devins dame pipi? Il se peut. Encore un pan ténébreux de mon passé qu’il faudra que je soulève, un de ces jours…
Jean-Christophe je le croisais encore, parfois, et lui ouvrais la porte afin qu’il récupère le courrier qu’il se faisait toujours acheminer là.
Bordeaux… Pour moi, ville d’émancipation, ville de nuits, ville de découvertes, ville des premiers livres et des premiers fanzines, ville d’errances, ville de musique (les sons verts de Minimum Vital se déversant depuis la gare, une fin d’après-midi), villes de marchés aux puces. Et puis Bruno, et puis Michelle, et puis Lionel, et puis Henri, et puis Charlotte, et puis Francis. Et les études? Oh, oui, les études aussi, un peu.
(end)