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Londres encore et toujours (1)

Je crois que c’est depuis 1979 ou 1980 que je viens ainsi, régulièrement, faire des séjours de quelques jours à Londres. Et Simon Sanahujas de commenter, tout à l’heure: « ah oui, depuis que je suis né ». Euh… oui. Je me suis continuellement senti vieux, d’ailleurs, aujourd’hui, et pas à cause de Simon (que je n’ai retrouvé qu’en fin de journée, avec son compère Gwenn, tout deux revenant de Whitby). Non, en fait je réalise combien le moindre endroit est pour moi imbibé de souvenirs, tiens ici j’avais vu ça, tiens ici untel m’avait dit ceci, tiens c’est là que, tiens c’est ici que — au point que j’ai essayé d’autres itinéraires, de décaler légèrement mes pas pour passer par d’autres rues, d’autres squares, sortir de mes propres sentiers battus. Histoire de ne pas me donner l’impression de radoter!

Ce séjour marque peut-être une étape, pour moi: préparant un gros livre sur Londres, selon une idée que j’avais depuis des années et des années — ben il était temps quoi, à l’approche de la cinquantaine, d’enfin concrétiser ce projet — et ayant bouclé trois promenades commentées auxquelles je songeais, sur lesquelles je revenais régulièrement, depuis tout aussi longtemps… j’ai un peu l’impression d’avoir fini mon tour, d’être sur le point de clôturer pas mal de choses. Je suis ici pour vérifier quelques derniers points, effectuer quelques derniers repérages (en vue du Bibliothèque rouge sur Londres comme de la bio de Poirot), et aussi pour servir de guide à Gwenn & Simon dans leur poursuite de Dracula. Repérages Dracula que j’avais déjà effectués à l’époque où je bossais avec Isabelle sur le volume le concernant…

Un séjour de derniers retours, donc, que j’entamai en début d’après-midi par un parcours jusqu’à Piccadilly, histoire de vérifier différents détails de la balade Sherlock Holmes. Google Earth c’est génial, mais faire les choses à pied, dans la réalité, c’est encore mieux. Donc Trafalgar Square, Pall Mall, Vine Street… Avec aussi des arrêts chez des bouquinistes (quand j’vous dit que je me fais vieux: il n’y n a presque plus sur Charing Cross, qui fut pendant si longtemps l’artère des bouquinistes, même Quinto est devenu une boutique minuscule, quelle tristesse) et une escale « thé » chez Fortnum & Mason (je ne l’avais pas fait la dernière fois et je n’avais plus aucune réserve de leurs si précieux mélanges). Oh, et j’ai vu une expo des derniers tableaux de Joan Mitchell (peintre américaine du mouvement expressionniste abstrait): fascinants et d’une grande beauté, un oeil rétif n’y verrait que de grands gribouillis et pourtant se dégage un sens des couleurs, des motifs, tout cela est lumineux, vibrant, j’ai adoré.

Temps quasiment chaud, lumière splendide, la ville m’apparaît plus belle que jamais.

En remontant vers mon hôtel favori à moi que j’ai (Alhambra, à côté de la gare de St. Pancras) je me suis encore efforcé de changé de chemins. Crochet par exemple par Bedford Square, cette haute concentration de « plaques bleues », où je voulais prendre en photo celle d’Anthony Hope. Du coup, bavardage SMS avec Xavier. Curieusement je ne suis encore jamais allé à Londres avec le professeur Mauméjean. Et pour continuer à me rendre à Londres, en fait, il me faudrait de nouveaux compagnons d’excursions. En même temps, SMS de Simon, ils arrivent. J’ai donc rejoins le quartier de Kings Cross, où ils logent également, et fini la journée/soirée en leur compagnie.

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