Lorsque nous étions à Londres, Julien et moi avons passé un temps certain dans les librairies à nous extasier sur les couvertures. L’esthétique anglaise des livres, y’a pas, c’est souvent superbe — et à mille lieux de la relative tristesse franchouillarde, de cette sage dominance du plat, du beige et du blanc, je trouve. Autant je suis excité dans une librairie anglaise, autant j’avoue que dans une librairie française je m’ennuie, c’est terrible… Et du coup, hier j’ai eu un pépin : embauché pour nous faire deux couv « à la françaises », d’ailleurs fort réussies dans leur style, un graphiste s’est avéré incapable de nous en faire une troisième plus dans le style anglais, Melchior va donc venir voler à notre rescousse. C’est là que j’ai encore mieux réalisé cette différence entre deux esthétiques, deux approches des couvertures actuelles. On voit bien entendu peu à peu l’influence anglaise se glisser dans les rayons français (surtout au niveau des poches), mais il demeure encore une grande différence — et en cultivant le « look anglais », plus ou moins, il est clair que les Moutons cultivent ladite différence, positivement.