#3042

Après la nuit mauvaise, se promener à pas lents dans le quartier encore humide, où sous chaque arbre, au coin de chaque mur, un peu d’ombre grise sédimente encore. Pour écrire il convient de prendre une sorte d’élan et celui-ci manque aujourd’hui, tant pis, l’article commencé hier attendra bien encore quelques jours, la lassitude ferme mon horizon. Dans l’anse ferroviaire, les rails brillants coulent à pleins bords. Cette vallée qui il y a peu encore s’ourlait au loin du vert des coteaux est close désormais par les immeubles toujours plus hauts et plus serrés, sottes sentinelles de la cupidité immobilière d’une municipalité passée qui sévit encore. Le vent glisse sur les rues en froussements subits et le boulevard se perd dans une tranquille solitude.

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