Malade un jour sur deux et prudent le reste du temps, je ne peux finalement même pas écrire sur des carnets. Je vis donc cet été raté dans une frustration : je sais quels textes je dois finir pour les prochaines parutions de Bodichiev, j’ai aussi conçu un recueil ultérieur que je ne peux débuter – et malencontreusement mon cerveau ne cesse de me projeter vers le roman plus ambitieux dont j’ai l’idée pour cet univers. Alors, je note sur l’iPhone des bribes à ne pas perdre qui viendront s’ajouter à la novella en cours, façon puzzle… et je cogite, un peu dans le vide : comment dans un Empire couvrant une majeure partie de l’Occident fonctionne l’impôt ? En particulier, quelle taxe ajoutée existe, le port de Londres applique-t-il des tarifs sur le fret ? (Si si c’est important) Et quid de l’anti-sémitisme dans un univers qui n’a pas connu les guerres mondiales ? Je choisi de croire que ce racisme hideux a disparu mais lorsque, lisant un Simenon (Les Fantômes du chapelier) ou L’Homme pressé de Morand, je tombe sur de petites saloperies qui me hérissent, je m’interroge, cette haine du juif à la fois si ancrée et si absurde, si ignoble, comment l’effacer dans une uchronie essentiellement en paix ?