Au bord d’un ciel bleu sombre et poussiéreux, le visage blanc éclatant de la lune émerge comme un profil, de trois quarts. Dans la senteur de fumée du soir, une ample rumeur urbaine brasse et froisse comme une marée, d’où émerge au galop un train, tout vibrant. La clôture de canisse vibre également, dans la lueur orangée de la lampe. Le sol se souille de langues noires, celles des feuilles mortes du micocoulier, que je n’ai pas encore balayées. Mon jardin nocturne et hivernal.
« Bizarre manie que celle qui fait que la plupart des hommes ferment les yeux sur tout ce qui les entourent, et ne les daignent ouvrir qu’à cinq cents lieues de leur pays. » (Alphonse Karr)