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Les coquelicots, ce sont les voyous des rues, velus, hirsutes et d’une violente beauté qui surgit dans des recoins où on ne l’attend pas. J’aime la saison de leur surgissement. C’est aussi le temps où ma « période d’écriture », l’été , s’approche à grands pas. Je parlais hier d’obsession, en travaillant avec un ami : écrire, c’est tenir une obsession, voir son sujet partout, tout rapporter à lui. Cela me faisait déjà ça lorsque j’écrivais des essais, mais même avec ma présente activité de fiction, le phénomène subsiste, seulement un peu différent : depuis plus d’un an je lis surtout en français, afin de « goûter » la langue et ne plus me laisser trop influencer par les anglicismes, pour observer comment font les autres… Finalement, la majorité de mes lectures sont devenues « documentaires », au point que ce biais d’appréciation peut me faire aimer un roman juste pour une scène, quand ce n’est pas seulement une phrase qui me fait « décoller » — ce fut le cas pour le dernier passage que j’ai rédigé. Une image, une amorce de scène, une manière de faire, une atmosphère, un point de vue… Ainsi relisant un bout de Georges Perec, je me suis dit que j’allais essayer d’écrire une « tentative d’épuisement », le temps d’un segment de mon roman choral ; ainsi débutant un polar, une scène d’intérieur de commissariat s’est-elle imposée — j’en avais déjà faite une, dans une nouvelle des Confidences, mais du point de vue du public, et hélas vécue ; cette fois, ce sera réellement polar, quotidien du flic. Douces obsessions qui soutiennent, agitent le bocal et laissent rêver.