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Les ombres sont floues et des chats sombres glissent en silence sous l’ouate crevassée de bleu. Je m’interrogeais sur cette senteur de fumée, pas celle de ma cuisine, puis ouvrant la porte à la petite chatte, je compris : la ville entière, le quartier en tout cas, embaume la fumée nocturne. De l’autre côté de la résidence éclairée comme dans un Magritte, monte encore l’hourvari trouble du boulevard. Ma vieille chatte tourne et miaule, les yeux larges et lumineux, des fenêtres aveugles qui me fendent le cœur. Le dehors gris ne la tente plus, elle y heurterait ses vibrisses et son museau frémissant. Harassé et fébrile, je reste un moment immobile, à humer le soir dans un velours fragile.

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