Week-end chez un gentleman-farmer de mes amis, moment de pause dans le silence de la campagne. Silence ? Écoutant le chant des oiseaux je réalise qu’à des moments l’environnement sature presque de sons, des exhalations rythmiques discrètes et omniprésentes, la musique des syrinx. Les roucoulements des pigeons sur le versant d’une colline à gauche et dans les arbres en haut d’une autre à droite, les crépitements à l’orée des genêts, les pépiements et les gazouillis dans ces derniers, un chant qui s’élève dans la haie, quelques arpèges du côté des pruniers, une ligne répétitive, une trille, et puis le passage sombre d’un croassement. Un petit rapace vient juste d’ajouter à tout cela ses appels rauques. Avec quelques bourdonnements de mouches, et le vaste silence par-dessus. Dans l’air immobile flottent aussi le parfum des chèvrefeuilles et une pointe de foin en provenance des deux chevaux, de l’autre côté de la maison. Presque rien : le calme.
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