Semaines crépusculaires où le jour ne se lève guère et où je reviens de nuit de la librairie, comme hier soir avec cette brume bleutée qui lançait des lambeaux depuis la voie ferrée et que les feux rouges me piquaient les yeux. Le ciel dominical vient de se dégager ce matin, j’ai donc circulé en boitillant entre les stands de la brocante – sous la flèche de saint Michel toujours emmaillotée, une pile de « nature writing » des années cinquante, un vendeur désignant « une boîte à onguent de chaman, Bornéo Sumatra », une bourgeoise à brushing feuilletant une pile de tomes d’Adolphe Thiers, un vieil arabe dépliant des tapis, des grappes de moineaux dans un arbuste dénudé, et un joueur de saxo sous la halle…
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