En général j’essaye de ne pas travailler le week-end, afin de me reposer. Mais allez savoir, peut-être poussé par une vague culpabilité de me trouver chez moi tandis que mes petits camarades bossaient sur notre stand à Épinal, ou simplement parce que je ne sais pas m’arrêter lorsque je suis lancé dans de « grands travaux », toujours est-il que j’ai bossé — et pour ainsi dire finie la remise en pages du Panorama, raaah, dans sa nouvelle incarnation en semi-poche (chez Hélios en septembre). Quelques articles en plus, quelques articles en moins, des réécritures, des retouches, des ajouts, et voilà, 640 pages d’une densité certaine.
Pendant qu’au dehors le ciel nous tombait sur la tête : alors que Mérédith me disait fondre de chaleur aux Imaginales, ici c’était le grand cataclysme orageux, les trams transformés en navettes fluviales, certaines rues couvertes de glace, des grêlons gros comme des billes bondissant, cinglant et brisant, des cataractes grondantes, Mollat inondé, les pompiers débordés… Chez moi, les capucines et les fèves furent hachées menu, les pousses de concombre décapitées, le liseron déplumé… et la terrasse couverte de sable fin, la tempête avait-elle arraché au passage un peu de la dune du Pylat ? Émotions, émotions.