Odeurs de feuillage, de fleurs, quelques bourdonnements, les gloussements d’un poulailler non loin d’ici, la chatte qui se roule sur les dalles grises. Hier soir l’existence me paraissait une plate boutique, comme disait Flaubert, et je me suis couché tôt : je n’en fus récompensé que d’une longue insomnie, qui me permit la lecture d’une bonne moitié d’un Simenon « dur ». À 5h 25 le tintement d’un texto, une jolie nouvelle, tandis que par le vasistas entrouvert filtraient les vocalises matinales des volatiles. Matin lecture, encore, mais au jardin, avant que de regagner ma serre de lettres imprimées, comme disait Gébé, pour en préparer d’autres, le flot plaisant des polars fantastiques de Maurice Limat, dont la musique désuète mais habile occupe en ce moment mes journées.