Promenade dans un Bordeaux gorgé d’eau qui cligne des yeux sous un soleil de pluie, avant d’aller enfin voir l’expo Hugo Pratt.
Archives de l’auteur : A.-F. Ruaud
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« Il connaissait cette ride de réflexion sur le grand front carré de Bodichiev, le pli maussade au coin de sa bouche. »
Oh oui, là ça tourne un petit peu à l’obsession : la nuit dernière, je me suis soudain réveillé avec deux scènes distinctes en tête, que j’ai vite rédigées – enfin, au moins une amorce de quelques paragraphes à chaque fois, sans quoi j’aurai déroulé les deux chapitres et ne me serais jamais rendormi… Sommeil retrouvé, pourtant je me suis encore réveillé quelques heures plus tard, tout heureux d’avoir enfin trouvé le « gros truc » qui va vraiment marquer l’intrigue de mon roman. Et de prendre encore quelques notes sur l’iPhone. Pfiouh, dite-moi, ne me cachez rien, c’est grave docteur ?
#4068
À Bordeaux l’océanique ne se trouve jamais bien loin, fond de l’air, temps changeant, vase de la Garonne, mascaret ; et c’est heureux car il me prend souvent des envies d’Atlantique. Une grande envie d’océan, comme si j’en avais soif, pour paraphraser Calet sur la Seine. Mais il n’est pas aussi simple de se rendre à la plage que d’aller voir le fleuve. La dernière fois, cela devait être en 2018, au Truc vert… et en Écosse. Je pourrais prendre le train pour me rendre sur le Bassin, me direz-vous, et il m’est arrivé de le faire. Mais les dunes, les oyats, les pins, les caillebotis, les vagues, les coquillages – la plage quoi ? Pas si facile d’y accéder, lorsque l’on ne souscrit pas à l’automobile. En plus, je n’aime pas trop me baigner, j’aime simplement m’y promener, m’y asseoir, y respirer, regarder la grande eau. Là, intervient le souvenir curieusement persistant d’un garçon nu aperçu comme il entrait dans les vagues et que j’en sortais, il y a une quarantaine d’années, le buisson sombre de son pubis, ses seins bien dessinés, trapu et rieur, sur une plage alors naturiste. Mais enfin, je vois rarement l’océan, c’est bien dommage.

