#2436

Alors vraiment, moi je dis que Philippe Gindre est un grand malade (et qu’il a trop de temps libre) : suite à quelques plaisanteries échangées sur Facebook quant au fait qu’il semblait que ma jeune chatte Mandou attende le facteur (photo ci-dessous), je viens de recevoir un courrier adressé… à Mandou.

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#2435

Il y a trente ans, étudiant, connaissant encore mal Bordeaux, je suis passé en voiture avec Francis Valéry devant l’église du Sacré-Cœur. Dans la lumière rasante et chaude d’une fin d’après-midi, cette façade fraîchement restaurée, fugitivement aperçue, m’avait semblé être construite toute en sable, comme un gigantesque château sur la plage. Trente années plus tard, j’habite tout près — la pollution l’a souillée de nouveau, j’aime malgré tout son double clocher à la toiture arrondie, comme des doigts tendus.

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#2434

Hier soir, après minuit : un ronflement monte puis la grêle martèle rageusement le vasistas. Un grand craquement dans le ciel, un éclair blanc — et c’est le noir, plus d’électricité dans la maison. Heureusement avais-je déjà repéré où se trouve le disjoncteur. Mais la réalité avait rejoint la fiction : au moment du coup de tonnerre, je finissais de relire Fantômette et la grosse bête et en étais arrivé à l’annonce radio qui explique comment la jeune héroïne a échappé à une explosion : « … Le courant a donc été coupé dans toute la région… » Je débute ensuite la lecture des Carnets de Fantômette : « Dehors, orage et vent, pluie et tempête. Un temps à ne pas mettre un chat dehors. Mon front était collé aux carreaux que la pluie faisait pleurer, et je n’avais pas envie de sortir. Que l’on est bien à la maison quand il fait mauvais dehors !« 

#2433

Un faible choc, un autre, dont le son tombe au sein de la rumeur de la pluie, comme si quelque oiseau avait heurté les tuiles du toit. Je monte à l’étage, ne vois ni n’entends rien bien entendu. Assis de nouveau dans le coin du canapé, un autre son inconnu me fait relever la tête de ma lecture : un froissement, quelque chose bruissant du côté de la cuisine. Sans allumer je me glisse vers la porte-fenêtre, espérant surprendre peut-être un chat en visite. Quelques cartons entassés à plat sur la terrasse ont glissé, le vent ? Mais non, le bruissement est au-dessus de la buanderie, je pense tout d’abord à des pigeons mais enfin les oiseaux dorment la nuit, me semble-t-il, alors une chouette ? Ce serait beau et plaisant mais parions plutôt sur un quelconque félin du voisinage. Fuite furtive d’un chat en maraude, ou bien en promenade de santé ? Le vent se lève à nouveau qui couvre son passage.