Ces temps-ci je lis ou relis du Eric Brown, autre favori hélas disparu, pas cette fois sa SF mais ses polars fifties, d’une qualité supérieure – le genre d’auteur qui influe à tout ce qu’il fait la précieuse note de talent qui fait toute la différence. Et puis ça me fait songer, entre deux tâches comptables et des séjours à la librairie où je suis bénévole, à la possibilité de continuer à « gratter », comme me l’a dit drôlement un copain avant Noël : écrire un peu. La perspective différente que me procure en ce moment le fait d’être en fauteuil roulant une partie du temps (talon fendu, très douloureux) me rend l’envie d’écrire encore du Bodichiev, cette fois en vision de handicap, à hauteur de fauteuil, on le fait trop rarement. On verra, j’y songes, tout comme je songes aussi beaucoup à Londres dont j’ignore si j’y retournerai jamais. Temps et humeur maussade des premiers jours de janvier, rien que de très classique.
Archives de catégorie : écriture
#6091
Un message singulièrement maussade, pardonnez-moi. La vie d’éditeur indépendant est rude : depuis 20 ans de Moutons électriques, les crises ont été régulières, depuis une dizaine d’années c’est angoisse sur angoisse, et ces derniers 5 ans sont devenus une descente aux Enfers, j’exagère à peine. Le marché du livre devient peu tenable. Bref, les Moutons électriques sont en difficultés et pour sortir de cette apnée afin de rebondir, nous avons besoin d’aide. Dons directement sur notre paypal (https://www.paypal.com/paypalme/sosmoutons) ou la semaine prochaine via une plateforme, nous luttons mais avons vraiment besoin d’aide. C’est dur.
#6086
Je repars de Rouen avec le sentiment du devoir accompli : l’objet de cette « résidence d’écriture » était de finir de rédiger avec un ami cher et néanmoins normand le synopsis d’un roman que nous avons débuté en fin d’année dernière. Et c’est donc chose faite, synopsis complet, ce qui est ma foi plutôt satisfaisant.
#6073
Suis en train de lire, avec délice et pas mal d’éclats de rire, le journal de voyage de Iain Banks en Écosse à la recherche des whiskys, Raw Spirit. J’y lis à l’instant « In common with a lot of writers and not a few readers, I kind of collect words ». Hier matin mon ami Fabrice en a utilisé un très joli, une lambourde. Les mots, cette source continue de découvertes – en danger des détournements idéologiques et des érosions par les sots et les fats.
#6026
Écrire à bas bruit, à voix basse, ce n’est pas le meilleur moyen de se faire entendre dans la cacophonie commerciale et réussissent sans doute mieux certaines grandes gueules qui l’ouvrent plus sur les réseaux qu’elles n’œuvrent à l’exigence littéraire – mais pour quoi au final ? Qu’est-ce qui restera ? La postérité est une loterie. Je réédite ces temps-ci de belles voix oubliées, Christine Renard et Jacques Boireau, progressistes et singulières. Et pour ma part je cesse peu à peu d’écrire, comme d’autres. Je termine deux novellae et ensuite ? Peut-être finir un autre court roman si mon camarade d’aventure s’en rend disponible, et la publication en septembre prochain d’un ultime petit recueil de mon détective. Le gros roman censé boucler ce cycle sortira-t-il ? Les éditeurs ayant demandé à le lire ne l’ont point fait, leur attention certainement demandée par de plus grandes clameurs. Tant pis, personne n’est indispensable et puis, avec la mort de mon parrain mon tranquille « espace d’écriture » a disparu. Alors lire, éditer, publier, faire libraire, faire salon, se promener, mais ne plus écrire ma foi.